Les parlementaires européens, réunis à Strasbourg, ont appelé à l’unanimité à la suspension immédiate d’un accord signé en février 2024 avec le Rwanda. Cet accord a été fortement critiqué par le peuple congolais et a provoqué des tensions entre Kinshasa et l’institution européenne. La semaine dernière, les autorités de Kinshasa ont demandé la révocation de l’accord, et les parlementaires ont accepté.

Avec 443 voix pour et seulement quatre voix contre, c’est une grande victoire pour l’eurodéputé Marc Botenga, qui milite depuis près d’un an pour la suspension de cet accord. Il estime que cette résolution fera pression sur la Commission européenne et espère qu’elle encouragera les gouvernements nationaux à prendre des mesures contre cette violation du droit international.
Mounir Satouri, député européen du groupe des Verts et président de la commission des droits de l’homme, estime que le partenariat stratégique UE-Rwanda sur les matières premières durables était indéfendable dès le départ. Les Nations Unies ont confirmé qu’il existe une exploitation minière sur le territoire congolais, les rebelles du M23 gagnant près de 800 000 dollars par mois grâce aux taxes sur les minéraux rares transportés vers le Rwanda.
Donc, fondamentalement, il y a cet accord que la Commission européenne veut que le Rwanda suive. Ils demandent au Rwanda de cesser de recevoir une aide budgétaire directe jusqu’à ce qu’il remplisse certaines conditions concernant l’aide humanitaire et la rupture des liens avec un groupe appelé le M23. Ils veulent également cesser d’apporter une aide militaire et sécuritaire à l’armée rwandaise.
La Commission européenne réfléchit à punir certains membres de l’armée rwandaise, mais on ne sait pas encore qui. La Commission européenne va-t-elle prendre une décision ? Le Rwanda est un partenaire important de l’UE en Afrique. En décembre 2023, l’UE a annoncé qu’elle donnerait plus de 900 millions d’euros au Rwanda pour son développement. En novembre, ils ont également donné 20 millions d’euros à l’armée rwandaise, qui se trouve au Mozambique pour lutter contre un groupe qui sème le trouble dans une zone où travaille la société française TotalEnergies.
Dans une interview, le président du Rwanda, Paul Kagame, a déclaré qu’il se concentrerait sur la protection de son pays contre les grandes menaces, même si cela signifiait s’exposer à des sanctions de la part d’autres pays.
Par : Arlette Ngo Nlend / Afrique Première TV