Il y a cinq ans, le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait que l’épidémie de Covid-19 était une pandémie. Cette pandémie a montré à quel point l’Afrique dépendait des autres continents, puisque seulement 1 % des doses administrées y étaient produites. L’Union africaine (UA) s’est fixé comme objectif de développer l’industrie locale afin que 60 % des vaccins nécessaires soient produits sur le continent d’ici 2040. En 2021, un centre de transfert de technologie de l’ARN messager a été lancé au Cap, en Afrique du Sud.

Ce centre, en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’autres, a pour objectif d’aider les pays en développement à créer leurs vaccins de A à Z.
Le centre a développé sa version du vaccin à ARN messager contre la Covid-19. Il n’est pas destiné à être vendu puisque la pandémie est terminée ; il sert plutôt de base d’apprentissage pour partager la technologie avec d’autres pays. Cependant, le chercheur Patrick Arbuthnot, qui a travaillé au développement de ce hub, estime qu’il reste encore des obstacles à surmonter.
« Le principal enjeu est de répondre aux exigences réglementaires. C’est une chose de développer un vaccin à ARN en laboratoire, mais c’en est une autre de créer un produit qui réponde aux normes pour une utilisation humaine, ce qui est une étape plus compliquée », explique-t-il.
Le Sénégal a déjà bénéficié d’un transfert de technologie, la Tunisie est en cours de formation et l’Égypte, le Kenya et le Nigeria devraient y avoir accès prochainement. Mais après, il faut que la production soit économiquement viable, explique Petro Terblanche, qui dirige Afrigen, la société qui chapeaute le projet depuis le Cap.
« Il faut que nos gouvernements créent des politiques industrielles locales. Il faut aussi des outils de financement mixtes pour développer une variété de vaccins, même si certains ont de faibles marges bénéficiaires. Ces vaccins sont importants pour développer les connaissances, les compétences et entretenir les installations », note-t-elle.
Afrigen mène actuellement des études sur des vaccins potentiels contre la tuberculose et la fièvre de la vallée du Rift. Cependant, l’arrêt de l’aide américaine pourrait avoir des conséquences sur la recherche d’un vaccin contre le VIH. »
Par : Arlette Ngo Nlend / Afrique Première TV