Macron reconnait la défaillance de la France au Rwanda en 1994. Est-ce le début de la reconnaissance des crimes perpétrés par la France en Afrique ?

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Les Algériens, les Camerounais, les Malgaches et bien d’autres attendent que la France reconnaisse les massacres qu’elle a faites pendant la colonisation. En admettant ses erreurs au Rwanda, la France montre qu’elle joue parfois les favoris pour protéger ses propres intérêts, le deux poids deux mesures.

 Les Africains dénoncent ce comportement injuste. Le Cameroun attend depuis plus cinquante ans que la France reconnaisse ses actes, mais Paris et Yaoundé agissent comme si rien n’existe, avançons ! En Algérie, il existe des désaccords entre les deux capitales sur la reconnaissance des crimes de la guerre d’Algérie, mais on note quelques avancées. Et à Madagascar, où des personnes ont été tuées lors d’un soulèvement contre le gouvernement colonial, le pays attend toujours que la France reconnaisse son rôle. Tous ces pays ont souffert parce qu’ils voulaient se libérer du joug colonial ou encore revendiquer ses droits faisant allusion aux massacre de Thiaroye le 1er décembre 1944 au Sénégal.

Cette dernière s’est déroulé dans un camp militaire de la périphérie de Dakar, au Sénégal, le 1er décembre 1944 : des troupes coloniales et des gendarmes français ont tiré sur des tirailleurs sénégalais, anciens prisonniers de la Seconde Guerre mondiale récemment rapatriés, qui manifestaient pour le paiement de leurs indemnités et le versement du pécule qui leur était promis depuis des mois. Deux documents militaires français font état, l’un de 35, l’autre de 70 tirailleurs tués. Un historien sénégalais dénombre 191 tués ; un autre historien évoque l’hypothèse de plusieurs centaines de victimes sans pour autant que ni l’une ni l’autre de ces hypothèses puissent être étayées sérieusement à ce jour.

La guerre d’Algérie aussi connue sous les appellations événements d’Algérie, révolution algérienne, guerre d’indépendance algérienne et guerre de libération nationale, est un conflit armé qui se déroule de 1954 à 1962 en Algérie française, colonie française depuis 1830, divisée en départements en 1848. La guerre se termine par la reconnaissance de l’indépendance, validée par une large majorité lors d’un référendum populaire et la victoire politique du Front de libération nationale.

La guerre d’Algérie présente un bilan lourd, et les méthodes employées durant la guerre (torture, répression de la population civile) sont dénoncées. Selon les études menées par des historiens français, on estime qu’environ 250 000 Algériens sont tués dans cette guerre (dont plus de 140 000 combattants, ou membres du FLN), et jusqu’à deux millions ont été envoyés dans des camps de regroupement (sur une population totale de dix millions).

La guerre du Cameroun, ayant eu lieu de 1955 à 1971, est la guerre d’indépendance menée contre les troupes coloniales françaises, puis contre les forces armées de l’état camerounais devenu indépendant par l’Union des populations du Cameroun (UPC), parti politique camerounais fondé le 10 avril 1948 pour obtenir l’indépendance du Cameroun français, territoire sous tutelle française qui bombardera le 2 mars 1960 avec du napalm le Cameroun reconnu comme étant un génocide dans les région de l’Ouest Centre et Littoral du pays), puis, à partir de 1960, la guerre civile qui oppose toujours l’UPC à l’armée camerounaise dirigée par des officiers français encore aux commandes du Cameroun nouvellement indépendant. Toutefois, le terme de guerre n’est pas officiellement reconnu par les gouvernements camerounais et français. Selon des travaux certains historiens, le nombre de mort se lève à plus de 400.000 morts.

L’insurrection malgache de 1947 est une insurrection qui eut lieu en 1947 et 1948 sur l’île de Madagascar, alors colonie française. Elle est souvent considérée, après la crise indochinoise qui éclata en décembre 1944, comme l’un des signes avant-coureurs de la décolonisation en Afrique francophone.

Le soulèvement occasionne la mort de 150 colons français et Malgaches non-indépendantistes, et est suivi d’un massacre conduit par l’armée française qui fit plusieurs milliers de morts, en incluant de nombreux déplacés morts de faim. Le nombre de victimes, directes et indirectes, fait encore débat parmi les historiens, le chiffre variant de 11 000 à 100 000 morts. Tous ces chiffres selon certains historiens sont très en dessous de la réalité.

Le Rwanda s’en sort très bien grâce au soutien important d’un puissant allié. C’est important car le Rwanda est accusé d’être responsable de la crise dans l’est de la République démocratique du Congo. Il est plutôt décevant que d’autres pays africains ne fassent pas grand-chose pour reconnaître les terribles événements survenus lors de leur lutte pour l’indépendance. Macron a fait une annonce et partagé une vidéo le 7 avril qui pourrait inciter d’autres pays africains à suivre l’exemple du Rwanda en cherchant à obtenir une reconnaissance et peut-être même une compensation.

Par : Arsène de Bangweni

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