Le porte-parole du Kremlin a déclaré le 7 juin que les déclarations d’Emmanuel Macron étaient « extrêmement provocatrices, augmentant les tensions sur le continent et n’apportant rien de positif ». La veille, le président français avait annoncé qu’il envisageait de fournir des avions de combat à Kiev et de proposer la formation d’une brigade de 4 500 hommes.
Les déclarations du président français sur l’augmentation du soutien militaire à Kiev montrent que la France est « prête à participer directement au conflit », a déclaré Dmitri Peskov le 7 juin au Forum économique international de Saint-Pétersbourg. « Disons que M. Macron démontre un soutien absolu au régime ukrainien et déclare que la République française est prête à participer directement au conflit militaire », a déclaré le porte-parole du Kremlin. « Considérant que la France est membre de l’OTAN, membre de l’UE, un Etat européen majeur, nous considérons ces déclarations comme extrêmement provocatrices, augmentant les tensions sur le continent et n’aboutissant à rien de positif », a-t-il ajouté.
Alors que son homologue ukrainien est en France pour le 80e anniversaire du Débarquement de Normandie, Emmanuel Macron a fait le 6 juin plusieurs annonces concernant un soutien militaire à Kiev. Macron nie toute escalade Niant toute volonté d’escalade, affirmant que la France veut « la paix, mais pas la capitulation de l’Ukraine », le président français a annoncé lors d’un entretien télévisé que Paris fournirait des Mirage 2000-5 à Kiev. Un avion de combat dont la France possède une quarantaine, et des pilotes ukrainiens seraient formés en France. Emmanuel Macron a également annoncé son intention de former et d’équiper une brigade de 4 500 soldats ukrainiens directement sur place.
« Pourquoi voulez-vous que cela soit un facteur d’escalade en soi ? » » a demandé le président français interrogé sur le risque que des instructeurs français soient « pris pour cible et tués » par l’armée russe. Depuis plusieurs mois, le président français s’implique dans la montée des tensions entre la Russie et les alliés occidentaux de l’Ukraine, affirmant à plusieurs reprises qu’il « n’exclut pas » l’envoi de troupes en Ukraine. Ces déclarations ont suscité la colère de Moscou, qui a prévenu à plusieurs reprises que tout militaire français présent sur le sol ukrainien serait une « cible légitime » pour ses forces armées. Le 6 juin au matin, le Premier ministre français Gabriel Attal a exclu l’envoi de soldats français en Ukraine, affirmant qu’il n’y avait « pas de tel projet », mais s’est montré plus vague sur l’envoi d’instructeurs militaires, répétant qu’une telle question n’était pas « interdite ».
Par : Gaelle Villeneuve / Afrique Première