Les États-Unis affirment qu’ils n’ont pas tué deux médecins cubains lors d’une frappe en Somalie. Ils viennent de publier un rapport sur leurs opérations aériennes en Somalie, notamment contre le groupe terroriste al-Shabaab. En février, les terroristes affirmaient qu’un bombardement américain avait tué les deux otages qu’ils détenaient depuis cinq ans en Somalie. Mais le rapport de Washington affirme que ce n’est pas vrai.
Les États-Unis ont reconnu avoir mené une frappe de drone le 15 février près de Jilib, dans le sud de la Somalie. Cependant, après analyse des données, le dernier rapport américain conclut que l’opération n’a fait aucune victime civile. Cette déclaration contredit les affirmations des shebab.
Mi-février, le groupe terroriste a accusé Washington d’avoir mené une frappe à 00h10 contre une maison à Jilib, « tuant sur le coup Assel Herrera et Landy Rodriguez ». Ces deux médecins cubains avaient été enlevés dans le nord du Kenya le 12 avril 2019, alors qu’ils se trouvaient dans le pays dans le cadre d’un accord entre La Havane et Nairobi. « Cette frappe montre l’imprudence des Américains, le caractère désespéré de leurs opérations, ainsi que leur incompétence et la faiblesse de leur réseau de renseignement », avaient alors affirmé les islamistes. Ils avaient également diffusé une photo d’un corps sans pouvoir confirmer s’il s’agissait de l’un des otages cubains. A l’époque, les Etats-Unis avaient simplement reconnu avoir connaissance de ces accusations. Leur démenti intervient quatre mois plus tard, après enquête.
Dans leur rapport, les Américains disent avoir enquêté sur deux autres frappes, le 25 janvier dans le centre de la Somalie et le 22 février dans le sud-ouest. Ces opérations sont également soupçonnées d’avoir fait des victimes civiles. Mais Africom a répondu qu’il n’y avait pas eu de bombardements à cette époque. Le Commandement américain pour l’Afrique ajoute qu’une autre frappe est toujours en cours d’analyse.
Par : Barsene Saint Paul / Afrique Première