La Libye se dit submergée par les migrants sur son sol.

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Photo de migrants subsahariens dans un camp de rétention en Libye

Lors d’une conférence de presse le 10 juillet 2024, le ministre de l’Intérieur du gouvernement d’union nationale dirigé par Abdelhamid Dbeibah a évoqué l’impact de la migration clandestine sur la Libye. Cet événement a eu lieu en préparation du prochain Forum international sur les migrations en Méditerranée, prévu à Tripoli le 17 juillet.

Selon le ministre, la Libye compte 7 millions de citoyens ainsi que 2,5 millions de migrants, dont 70 à 80 % sont en situation irrégulière.

Imad Trabelsi, le ministre libyen de l’Intérieur, a fait part de ses inquiétudes en déclarant qu’une installation permanente de ces migrants en Libye est « inacceptable ». La Libye a du mal à trouver des solutions au problème migratoire afin de réguler leur présence dans le pays, a-t-il déclaré. « C’est une question de notre sécurité nationale », a-t-il prévenu.

Les passeurs et trafiquants ont profité de la situation instable en Libye depuis 2011 pour étendre leur réseau et transporter encore plus de migrants vers l’Europe. Avant, sous le régime de Mouammar Kadhafi, la migration était contrôlée : les migrants subsahariens venaient travailler, mais aujourd’hui, la plupart ne sont que de passage.

Depuis les accords avec l’Union européenne pour empêcher les migrants de quitter les côtes libyennes, les garde-côtes du pays interceptent depuis 2017 les migrants en mer et les ramènent en Libye. Ils sont ensuite placés dans des camps de détention où ils subissent de nombreux abus. Les organisations internationales de défense des droits de l’homme se sont prononcées contre cette situation.

Des milliers de personnes, notamment originaires d’Afrique subsaharienne, sont bloquées en Libye. D’autres milliers meurent chaque année en tentant de traverser la Méditerranée.

Des organisations de défense des droits de l’homme qui critiquent l’hypocrisie européenne.

Venant de l’Afrique de l’Ouest, du Tchad, du Soudan, du Niger ou d’Égypte, la Libye est une destination majeure pour les migrants qui tentent de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Malgré l’insécurité et le chaos, les migrants en Libye sont confrontés à des violations généralisées et flagrantes à grande échelle, selon l’ONU. Pourtant, l’Union européenne a des accords avec la Libye pour intercepter ces migrants, au grand désarroi des organisations de défense des droits de l’homme qui critiquent l’hypocrisie européenne.

Selon l’expert en migration François Gemenne, l’Union européenne envisage de prendre encore plus de mesures pour stopper la migration en sous-traitant ce problème à la Libye et à la Tunisie. Gemenne estime que l’on peut s’attendre à des fermetures de frontières encore plus strictes à l’avenir. Il pense également que la Libye tentera d’obtenir plus d’argent de l’UE pour retenir les migrants dans son pays. C’est comme si la Libye jouait sur les deux tableaux : elle se plaignait du trop grand nombre de migrants, mais demandait également de l’argent pour les retenir.

Tripoli a averti que l’installation permanente de ces migrants en Libye était inacceptable, ce qui met la pression sur l’Union européenne.

Par : Arsène de Bangweni / Afrique Première Tv

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