« Le but de cette force était de travailler ensemble et de partager des informations, mais il semble que ce ne soit pas le cas », a déclaré la présidence tchadienne, envisageant de se retirer de la FMM en raison du manque de travail d’équipe constaté sur le terrain.
Cette déclaration intervient alors que le président Mahamat Idriss Déby est sur place depuis une semaine, à la tête de l’opération dite Haskanite après la mort d’une quarantaine de soldats tchadiens dans une attaque jihadiste. Il a promis de traquer les assaillants jusqu’à ce qu’ils n’aient plus aucun endroit où se cacher.
La présidence tchadienne parle de renforcer le renseignement, la logistique, la mobilité et la communication pour réagir efficacement.
Ndjamena se plaint souvent du fait que ses voisins ne font pas assez pour lutter contre les deux groupes liés à Boko Haram dans la région.
La Force multinationale mixte (FMM) rassemble le Tchad, le Cameroun, le Bénin, le Nigeria et le Niger depuis 1994. Créée à l’origine pour lutter contre la criminalité, elle s’est désormais tournée vers la lutte contre le terrorisme.
Il y a quelques mois, la FMM a connu un certain succès lors d’une opération baptisée « Lake Sanity 2 », dans laquelle le Tchad a joué un rôle primordial.
Il est important de noter que le Niger a suspendu sa participation à la FMM après le coup d’État de juillet 2023. Cependant, suite à l’amélioration des relations avec le Nigeria, les autorités de Niamey ont déclaré être prêtes fin août à reprendre leur « participation active ».
« La rapidité d’exécution du côté tchadien a dû prendre de court les autres partenaires. »
Remadji Hoinathy, chercheur sur l’Afrique centrale à l’ISS, l’Institut d’études de sécurité, estime que les autorités de Ndjamena estiment que leurs voisins ne contribuent pas suffisamment à la réponse et que le lancement rapide de l’opération militaire Haskanite a surpris les partenaires du Tchad.
Par : Arlette Ngo Nlénd / Afrique Première Tv