Lors d’une allocution à l’ONU, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a fait part de ses inquiétudes face aux actions de l’Ukraine qui déstabilisent la région du Sahel. Il a appelé à des mesures concrètes de la part de la communauté internationale pour contrer cette menace et assurer la stabilité et la souveraineté des Etats sahéliens.
La Confédération des Etats du Sahel, dirigée par le Mali, dénonce et condamne avec force le soutien ouvert et avoué de l’Ukraine au terrorisme international, notamment dans la région du Sahel. Le ministre Diop s’est exprimé le 22 septembre au Sommet du Futur, en marge de la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU, exhortant le Conseil de sécurité à « assumer la responsabilité du choix délibéré de l’Ukraine d’empêcher ces actions subversives qui menacent notre stabilité ».
Plus tôt, suite à l’attaque terroriste du 17 septembre à Bamako par le groupe JNIM affilié à Al-Qaïda, le ministre malien avait réitéré son appel à toutes les parties impliquées pour qu’elles cessent d’utiliser les groupes terroristes pour déstabiliser des Etats souverains. Il a souligné la nécessité de passer des paroles aux actes, exhortant tous les Etats à « agir conformément à leurs obligations internationales afin que les auteurs de ces crimes, ainsi que leurs financiers et commanditaires, soient traduits en justice ». Les déclarations du ministre contre l’Ukraine interviennent après que Kiev a soutenu les terroristes dans le nord du Mali.
Après une attaque surprise fin juillet près de la frontière avec l’Algérie, où des soldats maliens et des membres de Wagner ont été tués, un porte-parole du service de renseignement militaire ukrainien (GUR), Andriï Ioussov, a déclaré à la télévision ukrainienne que leurs agents avaient aidé les rebelles en leur fournissant « des informations nécessaires, pas seulement celles qui ont conduit à une opération militaire réussie contre des criminels de guerre russes ».
En réponse, le gouvernement intérimaire du Mali a annoncé le 4 août la rupture des relations diplomatiques avec l’Ukraine. Le gouvernement malien s’est dit choqué par l’implication de Kiev dans « une attaque lâche, traîtresse et barbare », condamnant son soutien au « terrorisme international, en particulier au Mali ». Abdoulaye Diop a exprimé sa détermination à lutter contre l’utilisation du terrorisme à des fins politiques, tout en appelant à la solidarité internationale pour combattre cette menace grandissante. Il a souligné l’importance d’une coopération renforcée entre les nations pour mettre un terme à ces actions déstabilisatrices et assurer la sécurité et la paix dans la région du Sahel.
Par : Haby Coulibaly / Afrique Première Tv