Adjamé a connu une opération de déguerpissement manu militari.

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Un engin de démolition en action à Adjamé

C’est notre village ! Nos parents, nos ancêtres, ils sont tous là ! Et ça nous fait très mal. Ce sont nos terres ! »

Les habitants d’Ebrié, quartier de la capitale économique de la Côte d’Ivoire, portent encore des foulards autour de la bouche et du nez pour se protéger de la poussière soulevée par les décombres et les gaz lacrymogènes… Regroupés autour de leurs biens récupérés à proximité des dépouilles, d’une excavatrice Caterpillar incendiée, ils regardent les machines arrivées à l’aube travailler sur les ruines.

« Vers 6 heures du matin, nous avons vu le village envahi par les chenilles et ils ont commencé à démolir le village », raconte un habitant. « Ensuite, il y a eu des affrontements avec les jeunes. Le dialogue doit être la première étape avant toute autre chose. Mais ils nous surprennent d’abord. Et puis ils font ce qu’ils veulent… Pensez-vous que nous sommes contents de cela ? Non ! S’il y avait eu un dialogue, tout cela ne serait pas arrivé ! »

« Ce n’est pas bien de voir un village détruit pour une simple petite route. »

Face à la résistance des jeunes du village, les agents de la commune ont appelé la gendarmerie en renfort et le calme est revenu vers midi.

Jacques N’Koumo, conseiller du chef du village d’Adjamé, condamne la violence du processus. « Nous les avons refoulés derrière le pont », raconte-t-il. « Mais quand la police est arrivée… Et quelle police ! Des armes à feu, des grenades lacrymogènes… Ce n’est pas normal. Vraiment, ce que j’ai vu, ce n’est pas bien. Ce n’est pas bien de voir un village détruit pour une simple petite route ! »

Photo des dégâts de la démolition

Selon les dirigeants d’Adjamé, les affrontements ont fait plusieurs blessés, dont un blessé grave et un mort. Cependant, les autorités nient ce bilan et affirment qu’il n’y a eu aucun mort.

Par : Daniella Aka / Afrique Première Tv

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