Victorio Dariquebe, du peuple Harakbut, était garde forestier dans la réserve naturelle d’Amarakaeri, en Amazonie péruvienne, une région où les activités illégales comme l’exploitation minière, l’exploitation forestière et le trafic de drogue sont endémiques. Une enquête a été ouverte. Les organisations environnementales et autochtones estiment que ce crime fait du Pérou l’un des pays les plus dangereux pour les défenseurs de l’environnement et des terres autochtones.
Lorsqu’Edy a répondu au téléphone, il s’apprêtait à accompagner le corps de son oncle dans leur communauté en Amazonie pour l’enterrer. Il a raconté en larmes la mort de son oncle garde forestier au Pérou. Victorio Dariquebe était à moto avec son fils lorsque plusieurs hommes lui ont tiré dessus.
Pour Edy, il n’y a aucun doute : le meurtre de son oncle est lié à son travail de protection de la forêt dans la réserve d’Amarakaeri. « Il avait l’impression d’être suivi », a-t-il expliqué. « L’année dernière, des mineurs se sont approchés de la réserve et ont amené des machines. Mon oncle faisait partie de ceux qui sont allés défendre le territoire. Il ne s’est pas laissé corrompre. Il a informé son patron et la mine a été fermée. La police est venue et détruit leurs machines. »
Un autre frère indigène a été tué en Amazonie ! Cette fois, c’est le garde-parc indigène de la réserve communale Amarakaeri, Victorio Dariquebe Gerewa, qui a été tué le 19 avril dernier alors qu’il retournait dans sa communauté natale de Queros.
Depuis 2014, 34 dirigeants autochtones ont été assassinés. Miguel Guimaraes, de l’Association interethnique de la forêt tropicale péruvienne, critique la lenteur de l’enquête sur ces assassinats.
Il déclare : « Nous, qui défendons les droits des peuples amazoniens, sommes menacés et harcelés. Le gouvernement péruvien ne semble pas s’en soucier. Lorsqu’un frère est tué, cela fait la une des journaux, mais rien ne change. Dix, quinze ans s’écoulent sans que justice soit rendue, même si nous savons qui sont les coupables. »
Il souligne également qu’en protégeant l’Amazonie, les dirigeants autochtones nous protègent tous des conséquences d’un climat qui serait encore pire sans eux.
Par : Arsène de Bangweni