Au Cameroun, il y a un grand émoi depuis quelques jours : le king Nasty, également connu sous le nom de Brenda Biya, la fille du président Paul Biya, a fait son coming out. Le 30 juin 2024, la jeune femme de 26 ans, qui a récemment débuté une carrière de rappeuse, a posté sur ses réseaux sociaux une photo d’elle embrassant une autre femme avec un doux message à son partenaire. Cela a suscité beaucoup d’émoi au Cameroun, où l’homosexualité est toujours illégale et réprimée.
Sur la photo, les deux jeunes femmes sont représentées de côté. On peut toujours dire qu’il s’agit de Brenda Biya, même avec ses lunettes de soleil. Le baiser avec sa partenaire semble réel. Elle légende la photo avec un doux message : « Je suis folle de toi et je veux que tout le monde le sache. » La section des commentaires sous la publication est bloquée, car Brenda Biya ne veut pas faire face à des réactions négatives de la part de ses abonnés.
Mais son message a néanmoins retenu beaucoup d’attention en ligne. L’une des réactions les plus marquantes est venue de Shakiro, célèbre lugubre personnage transgenre et membre de la communauté LGBTQIA+ au Cameroun. Il y a quelques années, elle a été contrainte de quitter le Cameroun pour la Belgique après avoir été victime d’agressions et détenue en raison de son orientation sexuelle. Shakiro félicite Brenda Biya pour son courage et la remercie d’être venue, en espérant que cela puisse contribuer à la décriminalisation de l’homosexualité au Cameroun.
Certains oiseaux de mauvais augure en exil en occident où la pratique de l’art a ses lettres de noblesse et les bénédictions ont saisi la cerise sur le gâteau pour passer leur message en interpellant les autorités à travers les tweets et vidéos. Ils estiment qu’il est temps de libérer la vingtaine d’homosexuels détenus dans les prisons camerounaises, de dépénaliser l’homosexualité.
Dans le cas contraire, dit-il, il faut soit suivre les lois du pays qui punissent l’homosexualité d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison, soit arrêter la fille du président.
Par : Arlette Ngo Nlend / Afrique Première Tv