Les ambassadeurs des ministères des Affaires étrangères des deux pays se sont rencontrés lundi 1er juillet à Ankara. Les tensions entre Addis-Abeba et Mogadiscio sont vives depuis le début de l’année, lorsqu’un accord a été signé entre l’Éthiopie et la région séparatiste du Somaliland. Cet accord permettrait à l’Éthiopie de disposer d’une base navale pendant cinquante ans en échange d’une reconnaissance diplomatique. La Somalie considère cela comme un acte d’agression.

Le président somalien, Hassan Sheikh Mohamud, avait précédemment déclaré qu’aucun dialogue ne serait possible sans le retrait de l’accord. Cependant, avec cette rencontre, il semble qu’il a changé d’avis par rapport à ce qu’il avait dit en février dernier. Le président a fait un pas vers d’éventuelles négociations la semaine dernière en offrant à l’Éthiopie l’accès à la mer Rouge, mais aux conditions fixées par son pays.
C’est un peu un apaisement après des tensions intenses. En avril, la Somalie a renvoyé l’ambassadeur éthiopien à Addis-Abeba avant de demander au pays de retirer ses troupes du territoire somalien, où elles étaient en mission contre les terroristes d’Al-Shabaab. Les autorités éthiopiennes sont restées silencieuses sur cette question. Le pays n’a toujours pas reconnu officiellement le Somaliland depuis la signature de l’accord, condition cruciale pour sa mise en œuvre.
Face aux enjeux, Ankara veut étendre son influence

Ces pourparlers sont menés par Ankara. La Turquie, principal partenaire économique et proche allié de la Somalie, vise à accroître son influence dans la région. Plus tôt cette année, le pays a renforcé ses liens avec Mogadiscio en signant un accord commercial pour exploiter les ressources pétrolières et gazières au large des côtes somaliennes. Ils ont également signé un important accord de défense, fournissant une assistance pour défendre le littoral somalien et reconstruire ses forces navales.
Par : Vanessa Ndomè / Afrique Première Tv