En République centrafricaine, il y a eu des drames entre les groupes rebelles et les forces gouvernementales. L’un des chefs rebelles, Ali Darassa, a déclaré qu’ils allaient arrêter les combats. Mais tout le monde dans le groupe n’en est pas d’accord de cette décision. Certains membres sont en colère parce qu’ils disent qu’Ali a pris la décision sans en parler à tout le monde au préalable.
Cette annonce a provoqué un émoi au sein du PCC. Le colonel Hammadou Rawandou, coordinateur politique des 3R et porte-parole militaire de la coalition, s’y oppose clairement. Il a déclaré : « Nous démentons cette affirmation. Il a fait cette annonce sans consulter le coordinateur général François Bozizé. En principe, c’est le coordinateur général du PCC qui doit prendre la décision d’arrêter les opérations militaires sur le terrain. »
En réponse à ces accusations, certains membres favorables à la fin des hostilités en Centrafrique s’expliquent. Aboubakar Siddick, proche d’Ali Darassa et porte-parole de la coalition des patriotes pour le changement, a évoqué des raisons humanitaires. « Mettre fin aux hostilités, c’est faciliter l’assistance à la population civile. Deuxièmement, c’est permettre à la population d’effectuer librement ses travaux agricoles. »
L’ancien président centrafricain François Bozizé rejette également ces arguments. Depuis Bissau, où il vit en exil depuis 18 mois, il a publié une rare déclaration qualifiant Ali Darassa de traître qui ne parle que pour lui-même.
Le gouvernement centrafricain a réagi avec prudence lundi. Maxime Balalou, le porte-parole du gouvernement, s’est déclaré ouvert au dialogue mais n’exclut pas le recours à la force contre les ennemis de la nation.
« L’autoproclamé Ali Darassa a méprisé le processus démocratique de notre pays. Ils ont tenté à plusieurs reprises de déstabiliser notre pays. Aujourd’hui, ils ont déclaré la cessation des hostilités dans tout l’État, mais ils commettent eux-mêmes des exactions contre la population. »
Au niveau gouvernemental, nous sommes conscients de ce qui se passe, mais nous restons très prudents. Nous n’essayons pas simplement de plaire au gouvernement pour cacher des actions néfastes. Certains membres du gouvernement pensent qu’ils n’ont pas été consultés. Il existe une certaine confusion entre eux. Mais nous, au gouvernement, suivons la situation de près. Nous restons vigilants et continuerons à œuvrer en faveur de la paix en menant des actions militaires sur le terrain.
Par : Arlette Ngo Nlénd / Afrique Première Tv