Dans l’est de la République démocratique du Congo, les rebelles ont pris le contrôle d’un site minier appelé Rubaya, dans le territoire de Masisi. Ces rebelles, appelés M23, reçoivent l’aide du Rwanda. Les autorités de la province du Nord-Kivu sont mécontentes car elles perdent de l’argent dans l’exploitation minière. Avant la guerre, l’exploitation minière représentait plus de 40 % du budget de la province. Aujourd’hui, ils affirment avoir perdu environ 100 tonnes de coltan chaque mois, ce qui représente une valeur d’environ 7 millions de dollars.

Au siège de Kivu Mineral Resources SARL, une société de Goma qui achète des minerais, ça ne va pas bien. Les ventes de l’entreprise sont en baisse parce qu’elle a du mal à obtenir suffisamment de minéraux. La directrice générale de l’entreprise, Yvette Mwanza, qui est également présidente de la Chambre des Mines au sein du conseil provincial de la Fédération des Entreprises Congolaises (FEC) du Nord-Kivu, explique : « Nous avons surtout été perdants dans le Masisi – Rubaya, région de Ngungu. Ces endroits produisent beaucoup de coltan. Mais maintenant, nous n’en obtenons presque pas par mois. Maintenant, si vous obtenez du coltan du Maniema un mois entier, vous pourriez n’en obtenir que trois tonnes.
Le contrôle du M23 sur les territoires de Masisi et Rutshuru au Nord-Kivu leur a donné un pouvoir total sur la production de coltan.
La prise de Rubaya par le M23 a touché plus de 6 000 petits mineurs qui sont désormais au chômage, selon la coopérative des mineurs artisanaux de Masisi. De nombreux mineurs ont dû fuir, ce qui inquiète également l’ONU. Bintou Keita, chef de la Monusco, a déclaré lors d’une récente réunion à New York que le contrôle du M23 sur les territoires de Masisi et Rutshuru au Nord-Kivu leur a donné un pouvoir total sur la production de coltan.
Dans la région de Rubaya, plus de 15 % de la production mondiale de tantale provient de là, rapportant environ 300 000 dollars par mois au groupe armé. Il s’agit d’un problème grave qui doit cesser.
Même si le M23-AFC a annoncé en mai dernier l’interdiction pour ses hommes d’accéder aux sites miniers, de nombreux membres de la société civile s’élèvent contre le trafic de minerais qui sont ensuite exportés illégalement vers le Rwanda et l’Ouganda.
Dans cette situation, il est important que les pays et les entreprises prennent leurs responsabilités, comme le souligne Alexis Muhima, responsable du groupe Mines et Hydrocarbures du Nord-Kivu. Il dit que toutes les guerres auxquelles nous assistons sont alimentées par l’exploitation minière. Si tous les pays et entreprises qui obtiennent des minerais de cette région respectent leur devoir de diligence, cela coupera l’approvisionnement en minerais illégaux de ces groupes armés.
Par : Vanessa Ndomè / Afrique Première Tv