Par Manlio Dinucci
Mondialisation.ca, 23 juin 2024
Le courant dominant a présenté le Sommet G7 dans les Pouilles, sous présidence italienne, comme une sorte de grand événement mondain, ignorant le communiqué final : un document d’environ 40 pages avec lequel le G7 -composé des 6 plus grandes puissances de l’OTAN plus le Japon, principal partenaire OTAN en Asie Orientale- énonce leur programme. Ils dénoncent la Russie pour “sa brutale et injustifiable guerre d’agression contre l’Ukraine, et par la flagrante violation du droit international et des principes fondamentaux qui sont à la base de l’ordre international”.
Ils annoncent donc que “le G7 lancera des emprunts extraordinaires, afin de rendre disponibles environ 50 milliards de dollars de financement supplémentaires pour l’Ukraine d’ici la fin de l’année, et que ces emprunts seront remboursés par les entrées dérivant de l’immobilisation de biens souverains russes détenus dans l’Union Européenne”. Le G7 déclare enfin que “le soutien continu de la Chine à la base industrielle russe de la Défense permet à la Russie de maintenir sa guerre illégale en Ukraine” et intime à la Chine de “cesser le transfert à la Russie de matériel à double usage”.
En même temps le G7 accuse la Chine d’opérer “des politiques et pratiques non de marché qui apportent des retombées globales et des surcapacités dommageables dans une gamme croissante de secteurs, visant nos travailleurs, nos industries, notre résilience économique et notre sécurité”. Ces passages et d’autres du Communiqué du Sommet montrent clairement ce qui est en jeu des guerres et des préparatifs de guerre que les États-Unis et les autres grandes puissances de l’Occident sont en train de mener de l’Europe au Moyen-Orient et à l’Asie Orientale, de l’Afrique à l’Amérique Latine.
Avec cette stratégie l’Occident essaie de conserver la prédominance qu’il est en train de perdre face à l’émergence d’un monde multipolaire. Il suffit de rappeler que la dette nationale des États-Unis a dépassé les 34.000 milliards de dollars et que dans les dix prochaines années elle dépassera les 56.000 milliards de dollars. Le Bulletin des Scientifiques Atomiques Étasuniens prévient, sur la base de données précises, que nous nous trouvons devant ”une massive reconstruction de tout l’arsenal nucléaire étasunien, qui comprend aussi de nouveaux missiles terrestres à longue portée, de nouveaux sous-marins, de nouveaux bombardiers stealth (furtifs) à longue portée qui transporteront les nouveaux missiles de croisière stealth et d’importantes mises à jour aux missiles transportés par les sous-marins. Le coût total de tout cela, en conservant les armements existants, sera de plus de 1.200 milliards de dollars.”
Manlio Dinucci