Après deux jours de négociations en Suisse sous la direction des États-Unis, les pourparlers de paix visant à mettre fin à la guerre civile se heurtent à un obstacle. L’armée soudanaise, l’une des principales parties impliquées, n’a pas envoyé de délégation aux pourparlers.
« Nous travaillons dur avec nos partenaires internationaux pour sauver des vies et garantir des résultats tangibles », a déclaré l’envoyé spécial américain pour le Soudan, Tom Periello, dans une publication sur les réseaux sociaux le matin du 15 août. Des experts et représentants de plusieurs pays se sont réunis depuis le 13 août à Genève pour tenter de trouver une sortie de crise dans ce pays d’Afrique de l’Est. Selon Othman Belbeisi, directeur régional de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Soudan se trouve à un « point de rupture catastrophique et cataclysmique ».
La guerre civile au Soudan dure depuis maintenant un an et quatre mois. C’est entre l’armée soudanaise et les Rapid Support Forces (RSF), un groupe paramilitaire dirigé par Mohamed Hamdan Dogolo. La délégation de RSF est en Suisse, mais l’armée soudanaise, dirigée par Abdel Fattah al-Burhan, président de facto du pays, n’y est pas. Même si les États-Unis soutiennent l’armée soudanaise, ils n’ont envoyé personne à Genève. Le 14 août, le porte-parole du Département d’État américain, Vedant Patel, a déclaré à un groupe de journalistes : « Nous avons souligné qu’il est de la responsabilité de l’armée d’être présente, et nous continuerons de le faire.
Le Soudan traverse l’une des pires crises humanitaires au monde 7,5 millions de déplacés.
Jusqu’à présent, la diplomatie américaine du 14 août n’a abouti qu’à une déclaration commune avec la Suisse, l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis (qui soutiennent RSF), l’Union africaine et les Nations Unies. Cette déclaration appelle les deux parties à respecter les accords signés à Djeddah en mai 2023, qui comprennent un cessez-le-feu et des dispositions humanitaires.
L’Organisation internationale des Nations Unies pour les migrations, le HCR, affirme que le Soudan est confronté à l’une des pires crises humanitaires au monde, avec 7,5 millions de personnes contraintes de quitter leur foyer. L’ONU affirme également qu' »une personne sur deux a du mal à trouver de la nourriture » dans le pays. En plus de la famine, les fortes pluies tombées depuis juin ont provoqué des inondations, aggravant encore la situation des civils particulièrement visés par le conflit au Soudan.
Par : Arlette Ngo Nlend / Afrique Première Tv