La rentrée scolaire lundi à Goma n’a pas été la même que d’habitude. Certains élèves ont tenté de retourner en classe, mais la plupart des écoles étaient malheureusement vides.

« Nous sommes venus étudier, mais nous nous rendons compte que peu d’élèves sont venus parce qu’ils ont peur de ceci ou de cela. Tout le monde a peur », explique Zigashane Josue, élève du lycée Kimbilio.
Malgré l’appel du M23 à la reprise des cours, l’incertitude demeure. Dans la cour de récréation, le silence est assourdissant. Les pupitres sont vides et les professeurs se retrouvent seuls, sans élèves.
Les professeurs sont presque tous présents, mais les élèves deviennent trop peu nombreux. « Sur 1000 élèves, nous n’en avons inscrit que 20. Il devient donc difficile pour nous de démarrer des activités avec 20 élèves sur 1000 », explique Augustin Bazimaziki, directeur des études au lycée Kimbilio.
Des enseignants désespérés vivent dans l’incertitude et remettent en question leur soutien.
« Nous, enseignants, avons notre salaire à la banque. Ce mois de janvier est passé et nous n’avons pas reçu notre salaire, et maintenant nous sommes en février. Actuellement, la question que nous nous posons est : est-ce que les autorités de Kinshasa nous paieront ou est-ce que les autorités de la ville nous paieront ? » » déclare Jean Bosco Bahati, enseignant à l’Institut Ndahura.
Goma, prise par les rebelles du M23 le 27 janvier, a été le théâtre de violents affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise. Les combats ont créé un climat de peur et d’incertitude, dévastant certains bâtiments scolaires et obligeant certaines personnes à se réfugier dans les écoles, une autre situation compliquant la reprise normale des activités.
Par : Arlette Ngo Nlénd / Afrique Première TV