Fin août et début septembre, à Glidji, située au sud-est du Togo, devient le théâtre d’une cérémonie unique profondément ancrée dans les traditions du peuple Guin. C’est ce qu’on appelle la prise de la pierre sacrée, un événement plein de couleurs et de symboles. Cela marque le début d’une nouvelle année pour cette communauté qui valorise ses racines ancestrales.
Vêtus de blanc, les membres du peuple Guin se rassemblent pour cet ancien rituel, qui en est à sa 361e édition cette année. Cette cérémonie de purification et de renouveau accueille des milliers de togolais, ainsi que des descendants Guin de la diaspora africaine, européenne et américaine. C’est le moment pour les Guin de se rassembler et de se préparer à accueillir la nouvelle année avec bonne fortune.
« C’est notre nouvelle année. Nous prions pour la paix et la prospérité, et nos ancêtres répondent toujours à nos prières. La bénédiction ne se limite pas au Togo, elle s’étend au monde entier », explique Togbé Ekoué Kpessou Hounon, prêtre traditionnel.
Ahogbéssi, de Glidji, ajoute : « Cette cérémonie est un héritage de nos ancêtres. C’est une bénédiction pour nous, c’est notre force. C’est notre devoir de la préserver. »
La cérémonie commence par une procession de prêtresses et prêtres traditionnels, accompagnée de chants et de danses qui créent une atmosphère solennelle et festive.
« Pour le peuple Guin, il est essentiel de venir ici, dans ce sanctuaire. C’est notre lieu saint, notre pèlerinage. Comme d’autres vont à La Mecque ou à Rome, nous venons ici pour nous ressourcer », explique Bruno Mensah, journaliste et natif de Guin.
L’un des moments les plus attendus est l’apparition de la pierre sacrée, soigneusement conservée dans la forêt sacrée jusqu’à sa présentation lors de la cérémonie. La couleur de la pierre, différente chaque année, porte un message des ancêtres. Cette année, c’est une couleur blanc sale.
« La pierre nous rappelle de nous rassembler et de nous pardonner. Elle nous rappelle aussi d’honorer nos ancêtres et de prier les dieux de la terre, notamment le dieu Sakpatè », a expliqué Bruno Mensah.
Et Miano Edwige Ablossi, une prêtresse traditionnelle, d’ajouter : « Les jeunes filles devraient éviter l’avortement. Il est important de régler nos dettes et de pratiquer le pardon ».
Plus qu’un simple rituel, la cérémonie de prise de la pierre sacrée à Glidji est un moment d’unité et de renouveau pour le peuple Guin. C’est une tradition transmise de génération en génération, symbolisant l’unité et la force d’une communauté profondément liée à ses croyances et coutumes. A travers cette cérémonie, tradition et spiritualité se réunissent pour célébrer le nouvel an Guin.
Par : Vanessa Aka / Afrique Première Tv