La DGSE bénéficie d’une énorme augmentation de budget ! Ils vont avoir pour la première fois plus d’un milliard d’euros à dépenser. Cet argent sert à réaliser de gros investissements dans des domaines comme la cybersécurité et l’intelligence artificielle.

La France souhaite conserver une forte influence à l’international, notamment en Afrique, où la concurrence est forte. La DGSE va disposer d’un budget historique de 1,066 milliard d’euros en 2025, soit 8% de plus que l’an dernier. Ils se concentrent réellement sur le renforcement de leurs capacités en matière de cybersécurité, d’IA et d’intelligence numérique. Depuis 2018, le budget de la DGSE a augmenté de 33 %, démontrant l’importance du renseignement pour la France.
Ils envisagent même un vaste déménagement vers un nouveau site à Vincennes en 2030, qui coûtera 1,34 milliard d’euros. Ce nouveau lieu regroupera l’ensemble des activités de la DGSE actuellement réparties à Paris. Avec tout cet argent supplémentaire, ils pourront investir dans de nouvelles technologies intéressantes comme des superordinateurs et des outils de cyberguerre. La DGSE prévoit également d’embaucher 170 nouveaux agents, notamment des cyberspécialistes. D’ici 2025, ils compteront 6 100 agents, contre seulement 4 400 en 2008.
Un projet d’expansion de l’influence en Afrique suscite des interrogations sur les priorités de la France. Alors que les troupes françaises quittent peu à peu la région du Sahel sous la pression des gouvernements locaux, la DGSE (service de renseignement français) se dote de nouveaux outils pour conserver une influence discrète en Afrique. Ils utilisent les campagnes sur les réseaux sociaux et les opérations de renseignement pour rivaliser avec d’autres pays comme le Mali et la République centrafricaine. Au lieu des actions militaires traditionnelles, la France pourrait se concentrer davantage sur l’influence numérique et l’espionnage ciblé dans les zones où elle souhaite protéger ses intérêts.
Certains craignent que cela ne donne lieu à des campagnes de manipulation visant à influencer les opinions locales ou à déstabiliser des gouvernements contraires aux intérêts français. Même avec cette augmentation de budget, la DGSE n’est toujours pas aussi bien équipée que les agences de renseignement britanniques ou allemandes. Le BND allemand disposera d’un budget de 1,19 milliard d’euros en 2025, tandis que les agences britanniques MI5-MI6-GCHQ disposent d’un budget cumulé de près de 4,8 milliards d’euros. Selon Bernard Emié, ancien directeur de la DGSE, l’agence française reste en sous-effectif par rapport à ces agences, même si elle envisage d’embaucher davantage d’agents.
Par : Frédérique Durand / Afrique Première Tv