L’État malien ne possédait auparavant que 20 % de la mine de Yatéla, située dans la région de Kayes, tandis que les 80 % restants appartenaient à la société SADEX. Le Mali, pays riche en ressources naturelles comme l’or et le bois, vient de franchir une grande étape vers son indépendance économique.

Les autorités maliennes ont désormais pris le contrôle total de la mine d’or de Yatela. Cette nouvelle remonte au 18 septembre, mais elle n’a été rapportée par les médias locaux que le 19 octobre. La mine de Yatéla, située à 25 kilomètres de Sadiola dans la région de Kayes, est en exploitation depuis plusieurs années et est aujourd’hui entièrement nationalisée, alors que le Mali n’en détenait auparavant que 20 % et que les 80 % restants appartenaient à la SADEX.
En 2013, SADEX a mis fin à ses activités minières en raison de la baisse des teneurs du minerai et de la complexité géologique du site. Après des années de négociations débutées en 2019, le gouvernement malien est finalement parvenu à racheter la totalité des actions. De plus, la mine sera intégrée à la Société malienne de recherche et d’exploitation des ressources minérales (SOREM-Mali SA), qui sera chargée de redémarrer la production, d’optimiser les coûts et d’assurer une part équitable des bénéfices aux communautés locales.
Plusieurs ressources naturelles du Mali, dont l’or, ont été exploitées illégalement et frauduleusement, entraînant d’importantes pertes financières pour le pays. Selon un rapport d’enquête de l’économiste Abdoulaye Shaka Bagayogo, cité par Mali Actu, Bamako a exporté pour plus de 25 milliards de dollars d’or vers les Émirats arabes unis entre 2012 et 2021. Mais seuls 217 millions de dollars ont été déclarés aux autorités maliennes.
Fondamentalement, moins de 1 % des exportations d’or provenant de l’exploitation minière à petite échelle ont été déclarées. Environ 127 tonnes d’or ont été illégalement acheminées du Mali vers les Émirats arabes unis en 2021, pour une valeur de 4 062 milliards de francs CFA, soit environ 6,3 milliards d’euros. Ces exportations illégales ont provoqué une perte financière d’environ 990 milliards de francs CFA (1,53 milliard d’euros) en 2021 et 3 408 milliards de francs CFA (5,28 milliards d’euros) de 2012 à 2021.
Par : Haby Coulibaly / Afrique Première Tv