À partir d’avril prochain, les citoyens d’une trentaine d’États qui n’avaient pas besoin de visa pour se rendre en Namibie pendant une courte période devront désormais en obtenir un à leur arrivée. La raison de ce changement est le manque de réciprocité, car il est beaucoup plus difficile et coûteux pour les Namibiens d’obtenir des visas pour voyager dans les pays en question. Cette décision suscite cependant une polémique au sein du secteur du tourisme.
Parmi les pays concernés figurent l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, des États européens qui ont un impact important sur le secteur touristique namibien.
C’est pourquoi Eben de Klerk, du groupe de réflexion local « Economy Policy Research Association » (EPRA), souligne les conséquences que cette décision pourrait avoir, selon lui, sur l’économie.
Plus nous introduisons d’obstacles dans le système, plus nous risquons de constater une diminution du nombre de visiteurs. Le tourisme joue un rôle important dans l’économie namibienne : il représente environ 7 % de notre PIB et près de 8 % de l’emploi total du pays.
Différents représentants du secteur ont également exprimé leurs inquiétudes. S’il sera toujours possible d’obtenir un visa à l’arrivée sans trop de difficultés, cela aura un coût – environ 80 euros – ce qui n’est pas le cas des pays voisins comme l’Afrique du Sud ou le Botswana.
Pour autant, Delphin Ilunga, président de l’association namibienne des tour-opérateurs et des safaris (TASA), reste plutôt serein.
Nous pensons que peut-être pour les familles, ce sera beaucoup. Mais dans l’ensemble, nous pensons que cela n’aura pas beaucoup d’impact, notamment pour les voyages individuels et en groupe. Le produit proposé par la Namibie est toujours unique. Donc, si les gens veulent vraiment ce produit, le coût supplémentaire ne devrait pas être un gros problème.
Le gouvernement a justifié ce changement de politique afin de « garantir la parité et l’équité dans les interactions diplomatiques ».
Par : Vanessa Ndomè / Afrique Première Tv