La RDC et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda selon l’ONU, se sont engagés hier à Doha sous l’égide du Qatar à signer un accord de paix au plus tard le 18 Août. Fin juin dernier, Le Rwanda et la RDC avaient déjà signé un accord de paix.

La République démocratique du Congo (RDC) et le groupe rebelle du M23, AFC se sont engagés à conclure un accord de paix d’ici au 18 août, samedi lors d’une cérémonie à Doha, après plusieurs mois de négociations menées sous médiation qatarienne.
Cette déclaration de principes intervient alors que les Etats-Unis, qui ont accueilli en parallèle des pourparlers entre gouvernements congolais et rwandais, exercent des pressions pour une paix durable dans l’est du Congo riche en tantale, or, cobalt, cuivre, lithium et autres minerais stratégiques en espérant y conclure des accords d’exploitation et d’investissement.
Le M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa et ses alliés, a pris le contrôle de Goma, la plus grande ville de l’Est congolais, en janvier, avant d’étendre son emprise sur les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Les combats ont fait des milliers de morts et déplacé plusieurs centaines de milliers de personnes depuis le début de l’année, faisant craindre une guerre régionale de grande ampleur. Plusieurs pays voisins de la RDC ont déjà déployé des troupes dans cette zone instable.
En mars dernier, le Qatar avait organisé une rencontre surprise entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, au cours de laquelle les deux dirigeants avaient appelé à un cessez-le-feu « immédiat et inconditionnel ».
Cette rencontre avait ouvert la voie à des discussions directes à Doha entre Kinshasa et le M23, alors que le gouvernement congolais refusait jusque-là, tout dialogue avec ce groupe qu’il qualifiait de terroriste.
En avril, les deux parties s’étaient engagées à œuvrer en faveur d’un cessez-le-feu. Mais des sources au sein des deux délégations ont exprimé leur frustration face à la lenteur des négociations et à l’absence de progrès sur les mesures de confiance, notamment la libération de membres du M23 détenus par Kinshasa et la réouverture des banques dans les zones contrôlées par les rebelles.
Beaucoup de questions sans réponse.
La déclaration de principes ne règle pas ces questions, se contentant d’engager les parties à « créer les conditions nécessaires » pour y parvenir.
Elle n’évoque pas non plus des sujets plus épineux comme un possible retrait des troupes rwandaises et des rebelles du M23 de l’est de la RDC, même si le porte-parole du gouvernement de Kinshasa, Patrick Muyaya, a déclaré samedi sur X que l’accord tenait compte des lignes rouges depuis toujours défendues par son gouvernement, dont le retrait non négociable du M23.
Les négociations en vue d’un accord de paix doivent débuter au plus tard le 8 août prochain, selon la déclaration, qui donne moins de deux semaines aux deux parties pour conclure.
Une lueur d’espoir.
« Nous sommes confiants », a déclaré le conseiller de Donald Trump pour l’Afrique Massad Boulos après la cérémonie de Doha, soulignant que Felix Tshisekedi et Paul Kagame s’étaient engagés à régler le dossier.
Massad Boulos a souligné que “l’une des clauses les plus importantes de la déclaration d’intention est l’accent mis sur l’extension du contrôle et de l’autorité de l’État sur l’ensemble de son territoire ».
« Nous savons qu’il n’y a pas de solutions magiques, notamment en ce qui concerne le calendrier », a-t-il toutefois précisé.
Les violences se sont intensifiées au cours des derniers mois dans cette région frontalière du Rwanda, avec une offensive éclaire du M23 et des troupes rwandaises (FDR) sur Goma et Bukavu, face à une armée congolaise dépassée. Elles ont fait des milliers de morts, selon le gouvernement congolais et l’ONU, et aggravé une crise humanitaire pour des centaines de milliers de déplacés.
Par : Arsène de Bangweni / Afrique Première TV