L’Afrique du Sud a temporairement fermé son principal poste frontière avec le Mozambique pour des raisons de sécurité.

Alors que les protestations contre les élections contestées du mois dernier au Mozambique s’intensifient, les autorités frontalières sud-africaines ont annoncé la fermeture du port d’entrée de Lebombo.
Cette décision a été prise suite à des informations faisant état d’incendies de véhicules du côté mozambicain.
Amnesty International, une organisation de défense des droits de l’homme, a déclaré mercredi qu’au moins 20 personnes étaient mortes et des centaines d’autres avaient été blessées ou arrêtées depuis le début des manifestations. Les partisans de l’opposition manifestent contre ce qu’ils considèrent comme une élection frauduleuse remportée par le Frelimo, le parti au pouvoir au Mozambique depuis l’indépendance en 1975.
Les forces de sécurité ont répondu avec des gaz lacrymogènes et des balles réelles, tandis que le gouvernement a restreint l’accès à Internet. Le ministre de la Défense, Cristóvão Chume, a menacé de déployer des forces militaires pour réprimer les manifestations postélectorales en cours.
Les groupes de défense des droits de l’homme ont décrit la réaction du gouvernement comme la pire répression contre les manifestations que le pays ait connue depuis des années.
Un journaliste de la chaîne publique sud-africaine SABC a publié une vidéo montrant une longue file de camions attendant de traverser la frontière, s’étendant sur des kilomètres.
Les récentes manifestations au Mozambique s’inscrivent dans le cadre d’une semaine de manifestations organisées par le candidat à la présidentielle Venancio Mondlane, arrivé deuxième dans les résultats officiels des élections du 9 octobre mais qui prétend avoir gagné.
La commission électorale a refusé de commenter les allégations de fraude et le Frelimo n’a pas répondu aux demandes d’informations. Les manifestations devraient culminer avec une marche vers la capitale, Maputo, jeudi.
Par : Vanessa Ndomè / Afrique Première Tv