Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé lundi 27 janvier qu’il œuvrait à un accord « gagnant-gagnant » avec l’Union européenne. C’est sa manière d’aborder l’accord d’association avec l’UE qu’il condamne, entré en vigueur en 2005 et dont il souhaite renégocier les termes. Si sa déclaration était officiellement « économique », elle était aussi très « politique ».

L’accord, désormais dépassé et ne répondant plus à la réalité économique de l’Algérie, a été présenté lundi par le président Abdelmadjid Tebboune en Conseil des ministres.
Dans le passé, l’Algérie exportait principalement du gaz et du pétrole vers l’Europe et importait en échange des produits manufacturés. Mais vingt ans plus tard, l’Algérie, qui a développé son industrie, estime n’avoir plus autant besoin de produits importés d’Europe. En effet, l’Algérie souhaite dynamiser ses exportations agroalimentaires vers les marchés européens.
Ces intentions ne sont pas bien accueillies par les Européens, qui assistent à une baisse de leurs exportations : de plus de 22 milliards d’euros en 2015, elles sont tombées à environ 15 milliards en 2023.
En juin dernier, Bruxelles a décidé d’officialiser ses griefs en entamant une procédure de « règlement des différends » contre l’Algérie. Cela a conduit à une confrontation économique au milieu de tensions politiques autour de la question du Sahara occidental et de la liberté.
Jeudi dernier, le Parlement européen a voté une résolution appelant à la libération de l’écrivain Boualem Sansal et d’autres prisonniers d’opinion. La résolution proposait même de lier « les futurs décaissements des fonds de l’Union » aux « progrès réalisés ».
Reste à savoir si Abdelmadjid Tebboune veut rééquilibrer les relations économiques avec l’UE ou envoyer le message que son pays peut aussi frapper les Européens au porte-monnaie, le bras de fer a commencé !
Par : Ali Habib Camara / Afrique Première TV