L’Alliance des États du Sahel doit accélérer la création d’une monnaie commune, estiment les économistes, étape cruciale pour assurer la souveraineté économique et monétaire de la Confédération. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, désormais réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), s’orientent lentement mais sûrement vers l’établissement d’une nouvelle monnaie commune.

Les experts les exhortent à accélérer le processus visant à stimuler la croissance économique dans les trois pays. Selon Issoufou Boubacar Kado Magagi, analyste socio-économique nigérian, la création de cette monnaie commune est essentielle à la souveraineté économique et monétaire, ainsi qu’au développement économique et social. Grâce à la monnaie commune, des pays comme le Niger peuvent bénéficier de la vente de pétrole, d’or et d’uranium pour soutenir leur croissance économique.
Toutefois, cette croissance ne sera possible qu’avec une utilisation rationnelle des ressources et des cadres financiers. Bien qu’elle soit liée aux accords avec le FMI et la Banque mondiale depuis plus de 60 ans, il n’y a pas eu de changement significatif à Niamey, a déploré l’analyste, soulignant l’échec du système financier international à promouvoir la croissance dans les pays en développement. De plus, notre balance des paiements reste déficitaire en raison de la gestion discutable du franc CFA imposée par la France.
Le dirigeant du Niger, Abdourahamane Tiani, a évoqué en février la possibilité de créer une monnaie commune avec le Burkina Faso et le Mali. Cela s’est produit après que les trois pays ont annoncé en janvier qu’ils quittaient la CEDEAO, une organisation qu’ils estimaient contrôlée par la France, leur ancien dirigeant colonial. Tiani a déclaré qu’avoir leur propre monnaie est un symbole d’indépendance et que les pays de l’AES s’efforcent de retrouver leur pleine souveraineté.
Il a également déclaré qu’ils ne voulaient plus dépendre de la France. Le 6 juillet, le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont formé la Confédération des États du Sahel, à la suite d’un pacte de défense mutuelle signé en septembre 2023. Les trois dirigeants ont pris des décisions pour aider cette nouvelle confédération à se développer.
Par : Daniella Aka / Afrique Première TV