Par Philippe Rosenthal
Mondialisation.ca, 09 octobre 2024
«En mai, les soldats français participeront à un exercice militaire à grande échelle en Roumanie, baptisé Printemps Dacien 2025 (Dacian Spring), qui évaluera leur capacité à se déplacer rapidement vers le flanc oriental de l’OTAN», annonce Politico.
Le général français, Bertrand Toujouse, chef du commandement terrestre de l’armée pour l’Europe, rajoute: «Avant, nous jouions à la guerre. Maintenant, il y a un ennemi désigné, et nous nous entraînons avec des gens avec lesquels nous pourrions réellement faire la guerre».
Il est question de l’envoi «d’une brigade de combat plusieurs milliers de combattants, une cinquantaine de chars Leclerc, des centaines de véhicules d’infanterie, des dizaines de canons Caesar, etc… qui sera déployée en l’espace de 10 jours sur le sol roumain en avril prochain. Hors norme, ce tour de force reposera sur la 7e brigade blindée, unité de décision axée vers le flanc sud-est de l’Europe en alternance avec la 2e brigade blindée. La brigade du centaure mobilisera l’ensemble de ses moyens pour renforcer le bataillon de la mission Aigle mais pas seulement, car le commandement étudie l’envoi simultané d’un sous-groupement aéromobile de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT). Conduite par le Commandement Terre Europe (CTE), l’opération sera également interalliée, un bataillon belge étant appelé à s’adosser au socle français», fait savoir Forces Opérations.
«Ces dernières années, les forces terrestres françaises ont entamé une profonde transformation pour se préparer à un conflit de haute intensité similaire à la guerre en Ukraine. Les responsables de l’OTAN ont notamment décidé que d’ici 2027, les forces armées françaises devaient pouvoir déployer en 30 jours une division prête à la guerre, comprenant des munitions et du ravitaillement», soit entre 10.000 et 25.000 soldats, souligne Politico. Cependant, la France veut envoyer brigade qui doit comprendre de 3000 à 5000 militaires, soit des effectifs beaucoup moins importants.
Toutefois, pour atteindre l’objectif de 2027, les dépenses de défense devront continuer à respecter la loi de programmation militaire non contraignante de sept ans, a prévenu le général Pierre Schill, chef de l’armée française. Le budget de la défense est sous pression alors que le nouveau gouvernement français tente de maîtriser le déficit du pays. «Je m’attends à ce que les ressources prévues soient pleinement disponibles», a déclaré Schill, cité par le média anglophone. «S’il y a des changements majeurs, nous pourrions à un moment donné retarder [l’objectif 2027], en disant qu’il n’y a pas suffisamment de stocks pour les emmener au combat».
«L’armée de Terre marche au son du canon» et «le canon gronde de l’autre côté du Dniepr», souligne le général Betrand Toujouse, cité par Forces Opérations.
«La réalité de notre situation, c’est que, malheureusement, l’hypothèse d’un engagement important de nos forces est une hypothèse qui est redevenue crédible», a lancé au média militaire «un CEMAT» (chef d’état-major de l’Armée de terre).
Une telle démarche avec l’envoi d’une brigade a pour mission de réaffirmer la crédibilité de la France auprès des alliés «et ouvrira la voie à l’atteinte de l’objectif de 2027», conclut Politico, ajoutant que «l’année prochaine sera un test crucial pour l’armée française alors qu’elle se transforme en une force capable d’affronter la Russie».
Observateur Continental avait rapporté en octobre 2023 que «l’armée française a un nouveau commandement [commandement Terre Europe (CTE)] pour ses opérations en Europe» et que le général Toujouse prendra la tête du «commandement pour les opérations aéroterrestres en Europe»
Philippe Rosenthal
La source originale de cet article est Observateur continental
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