Aux Canaries, l’arrivée de migrants provoque une surpopulation des établissements pour mineurs. L’archipel a près de 6 000 jeunes à prendre en charge, mais seulement il y a d’espace pour 2 000.

Face à l’afflux massif de migrants, le parlement espagnol va voter mardi une loi qui obligerait d’autres régions à accueillir les mineurs actuellement bloqués aux îles Canaries dans des conditions effroyables.
Selon la loi espagnole, les autorités régionales où arrivent les enfants sont responsables de leur prise en charge. Mais le gouvernement des îles Canaries se dit débordé, avec plus de 5 500 mineurs, bien plus que sa capacité d’accueil de 2 000.
Le responsable gouvernemental Francisco Candil a qualifié la situation de « catastrophe humanitaire ».
Mora Peces, secouriste, tire également la sonnette d’alarme alors que l’archipel fait face à des milliers d’adolescents et d’enfants voyageant seuls vers l’Union européenne depuis le Sénégal, le Mali et d’autres pays africains, fuyant la pauvreté, les conflits et l’instabilité.
Aux îles Canaries, les enfants et les adolescents ne bénéficient pas des protections auxquelles ils ont droit en vertu du droit espagnol et européen, notamment en matière d’éducation et de santé. Les médias locaux ont fait état de centres surpeuplés et de cas d’abus et de mauvais traitements.
Le défenseur espagnol des droits de l’homme Ángel Gabilondo a appelé à des réformes structurelles et juridiques urgentes après avoir visité deux centres pour mineurs migrants à Tenerife.
Le responsable de la protection sociale estime que la crise pourrait s’aggraver car des bateaux continuent de naviguer depuis les côtes du Sénégal, de la Mauritanie et du Sahara occidental vers les îles espagnoles, situées à seulement 100 km des côtes africaines.

Depuis le début de l’année, près de 20 000 hommes, femmes et enfants ont atteint les îles Canaries, ce qui représente une augmentation de 160 % par rapport à 2023.
Et cela se produit avant même le début de la haute saison de passage des migrants à l’automne, a ajouté Candil.
Par : Gaëlle Villeneuve / Afrique Première Tv