Le Burkina Faso se tourne vers la Russie pour l’aider à répondre à ses besoins croissants en électricité. Cette semaine, un groupe de Rosatom, une entreprise russe spécialisée dans l’énergie nucléaire, était en visite au Burkina Faso pour parler d’un grand projet : la construction d’une centrale nucléaire.
Ce projet a été convenu à Moscou en octobre dernier et discuté plus avant avec la signature de deux accords en juin. C’est un grand pas pour le Burkina Faso, qui ambitionne de doubler sa production d’électricité d’ici 2030 en commençant par de petits réacteurs modulaires. Un rapport de la Banque africaine de développement de 2020 montrait que seulement un peu plus de 20 % de la population du Burkina Faso avait accès à l’électricité, démontrant l’urgence de ce projet.
Le ministre burkinabé de l’Énergie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, s’est montré optimiste lors d’une conférence de presse, affirmant que ce projet est porteur d’espoir pour le pays. Cependant, il a également reconnu les défis à venir, notamment en termes de sécurité et de gestion financière.
Même si l’emplacement exact de la centrale électrique et les détails du projet sont encore en cours d’élaboration, l’ingénieur en chef de Rosatom, Alexander Renev, a assuré que des progrès seraient réalisés rapidement tout en gardant à l’esprit la sécurité.
Le Burkina Faso sera également confronté à des défis importants, comme celui d’assurer la sécurité des installations, surtout dans une situation où le gouvernement n’a pas le contrôle total de l’ensemble du pays. La formation des ingénieurs et du personnel de maintenance, ainsi que l’approvisionnement en carburant russe, sont d’autres aspects importants à prendre en compte.
La Russie travaille sur un grand projet visant à amener l’énergie nucléaire en Afrique. Ils ont déjà conclu des accords avec des pays comme le Mali, l’Égypte, le Maroc, l’Éthiopie et l’Ouganda pour construire des centrales nucléaires.
Mais tout le monde n’est pas d’accord avec cette idée. Certains experts estiment que l’Afrique devrait se concentrer sur des sources d’énergie plus propres, comme l’énergie solaire. De plus, les réseaux électriques africains ne sont pas assez puissants pour une centrale nucléaire. Pour fonctionner correctement, il lui faut un réseau 10 à 20 fois plus puissant.
Malgré ces défis, le Burkina Faso est déterminé à aller de l’avant avec le projet. Ils espèrent que cela les aidera à résoudre leurs problèmes énergétiques et améliorera leur infrastructure nationale. Il faudra attendre de voir comment ce pari nucléaire se déroulera dans les années à venir.
Par : Daniella Aka / Afrique Première Tv