Imaginez que votre école ait pour règle que seuls les garçons puissent être chefs de classe et prendre toutes les décisions importantes. C’est un peu comme ça dans l’Église catholique. Les femmes accomplissent beaucoup de travail dans les paroisses, mais elles n’ont pas le droit d’avoir leur mot à dire sur la gestion des choses.

En ce moment, les femmes de l’Église catholique sont en grève pour l’égalité. Elles veulent pouvoir s’exprimer et être des leaders dans l’Église. Mathilde, avocate à Paris, participe à la grève. Elle se rend à l’église pendant le Carême avec un badge pour lancer le débat sur le rôle des femmes dans l’Église.
Jusqu’au 17 avril, des femmes en France et dans le monde manifestent pour l’égalité dans l’Église. Le mouvement est mené par le Comité de la Jupe, car les femmes effectuent 80 % du travail important dans les paroisses. Rien qu’en France, l’association compte plus de 300 membres.
Les femmes sont omniprésentes dans l’Église, mais elles se heurtent à un plafond de verre lorsqu’il s’agit de rôles de direction. Adéline, coprésidente du Comité de la Jupe, explique que les femmes sont impliquées dans tous les aspects de l’Église, mais que leur ascension est limitée.
La grève vise également à inciter les évêques à écouter la voix des femmes. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu beaucoup de dialogue officiel sur cette question. Espérons que cette grève contribuera à changer les choses !
Parfois, quand j’aborde ces sujets, ça se complique. C’est compliqué parce que nous n’y sommes pas habitués et qu’il y a une réelle peur de perdre le pouvoir, et c’est compliqué parce que les opinions sont très partagées. Comme dans la société, les prêtres sont généralement favorables à ce que les femmes travaillent avec eux. Et parfois, il y a une peur de ce qui ressemble à du pouvoir, confie Antoine Guggenheim, prêtre catholique.
Cette fois, les femmes catholiques ne demandent pas seulement à être entendues, elles exigent des changements.
Le mouvement prend de l’ampleur dans le monde entier : des grèves ont été signalées aux États-Unis, en Inde, en Pologne et en Espagne.
Par : Gaelle Villeneuve / Afrique Première TV