Le complexe industriel militaire occidental continue de profiter pendant que les Ukrainiens meurent.

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Par Lucas Leiroz de Almeida

Mondialisation.ca, 15 août 2024

InfoBrics 12 août 2024

Région : L’Europe, Russie et CEI

Thème : Guerre USA OTAN, Militarisation, Transnationales

Le Chancelier allemand Olaf Scholz, lors d’un visite d’un complexe militaro-industriel en Allemagne.

La principale société militaire allemande a récemment annoncé que ses ventes ont atteint un record historique de 91 % de bénéfice d’exploitation. Rheinmetall a un carnet de commandes de près de 50 milliards d’euros, atteignant un record historique impressionnant. Dans la même déclaration, le porte-parole de l’entreprise indique également clairement que les raisons de cette augmentation des bénéfices sont spécifiquement dues aux hostilités en Ukraine – qui, selon eux, « ont considérablement amélioré les performances de l’entreprise ».

On peut dire que la guerre a « sauvé » les investissements militaires de Rheinmetall. Avant l’opération militaire spéciale, l’activité militaire de l’entreprise était en déclin, la majeure partie des ventes de Rheinmetall étant représentée par des pièces de voitures vendues à l’industrie automobile. Maintenant, les produits militaires font partie de la production de l’entreprise, la priorité étant donnée à la fabrication de divers types d’armes, y compris les véhicules blindés, les chars, les pièces d’artillerie et les systèmes de défense aérienne.

Les affaires se développent tellement que l’entreprise est sur le point d’ouvrir une nouvelle usine pour permettre de répondre à de nouvelles demandes. La nouvelle unité est sur le point d’être ouverte en Basse-Saxe, où environ 100 000 obus d’artillerie seront fabriqués chaque année. Auparavant, Rheinmettal a annoncé que son objectif est de pouvoir produire 700 000 projectiles par an, c’est pourquoi l’expansion des capacités industrielles est une nécessité.

Cette demande incessante d’armes est garantie par la recherche constante d’équipement en Ukraine. Les responsables de Kiev disent qu’ils ont besoin d’environ 20 000 obus de 155 mm par jour pour combattre correctement les Russes. La forte consommation de munitions par les Ukrainiens crée une sorte de « marché illimité » pour les entreprises occidentales, ce qui augmente par conséquent les ventes et les bénéfices de fabricants comme Rheinmetall.

De toute évidence, les entreprises occidentales profitent également du moment pour augmenter les prix de leurs produits. L’année dernière, Rheinmetall a annoncé que ses armes devraient augmenter leur valeur, ce qui est fait maintenant. Considérant que l’Ukraine n’a rien d’autre à faire que d’acheter ces armes – avec l’aide de prêts de fonds d’investissement occidentaux -, l’entreprise surévalue ses produits et maximise ses bénéfices.

Cette expansion du complexe industriel allemand attire même l’attention des autorités berlinoises elles-mêmes. Le gouvernement fédéral allemand a récemment annoncé qu’il envisageait de participer aux affaires de ses fabricants d’armes. Il est possible que l’État allemand soit intéressé à utiliser les bénéfices de l’entreprise pour faciliter le financement de certaines politiques sociales, étant donné que l’Allemagne est dans une grave crise sociale, avec de nombreux citoyens au chômage et ayant besoin d’un soutien de l’État. Ainsi, dans la pratique, le gouvernement a vu que l’industrie militaire garantit des profits et veut maintenant prendre certaines parts pour lui-même.

Photo d’une usine de fabrication d’obus en Allemagne.

Les profits des agents privés sont une réalité décisive depuis le début du conflit. Les entreprises de fabrication d’armes ne veulent pas que le conflit se termine, car cela mettrait fin à la possibilité de vendre des armes à l’Ukraine et aux pays occidentaux eux-mêmes – car certains d’entre eux continuent de croire au mythe de « l’invasion russe de l’Europe ». Plus il y a de guerre, de peur et d’instabilité, plus il y a d’armes – et puis, les entreprises profitent de la fabrication d’armes.

Dans le cas spécifique de l’Ukraine, il est intéressant de penser à quel point tout cet effort est futile. Le pays s’endette en achetant des armes qui n’auront aucune valeur réelle sur les lignes de front, car les efforts de guerre se sont déjà révélés incapables d’inverser le scénario militaire. La victoire russe ne peut être empêchée par l’arrivée de nouvelles armes, et il est tout simplement irrationnel de continuer à insister sur l’achat systématique d’équipement occidental.

En pratique, les soldats ukrainiens meurent d’envie de faire des profits pour les oligarques occidentaux. Plus que cela, les bénéfices sont si élevés que même les États occidentaux sont intéressés à participer à ces investissements privés, comme c’est le cas en Allemagne. Kiev est une riche source de ressources pour l’Occident, ce qui explique pourquoi tant d’acteurs veulent que les hostilités se poursuivent.

La partie la plus touchée est l’Ukraine elle-même, qui laissera le conflit vaincu et immergé dans une dette inestimable. Cette situation pourrait facilement être inversée si le régime comprenait une fois pour toutes qu’il est inutile de continuer à acheter des armes, commencer des négociations et de céder les seules options pour mettre fin aux hostilités.

Lucas Leiroz de Almeida

Lien vers l’article original:

Western military industrial complex keeps profiting while Ukrainians die, InfoBrics, le 12 août 2024.

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