Le groupe américain Meta a annoncé le 17 septembre bannir RT et d’autres médias publics russes de ses plateformes, invoquant des « activités d’ingérence étrangère ». Le Kremlin a critiqué ces actions comme étant « totalement inacceptables », tandis que RT a répondu avec sarcasme à une énième interdiction des États-Unis. « Ne vous inquiétez pas : là où ils ferment la porte, puis la fenêtre, nos partisans trouveront un moyen de se faufiler.
Vous admettez vous-même que nous sommes bons pour cela », a raillé RT dans un message sarcastique publié sur sa chaîne Telegram le 17 septembre. Cette déclaration intervient après l’annonce plus tôt dans la journée de Meta d’exclure RT et d’autres médias publics russes de leurs plateformes. « Après mûre réflexion, nous avons élargi notre action contre les médias d’État russes », a indiqué l’entreprise basée en Californie, propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp, dans un communiqué cité par des médias occidentaux. « Rossia Segodnya, RT et d’autres entités liées sont désormais bannies de nos applications dans le monde entier pour des activités d’ingérence étrangère », a poursuivi le groupe américain.
« Meta se discrédite avec ces actions. Et bien sûr, de telles actions sélectives contre les médias russes sont inacceptables », a dénoncé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de sa conférence de presse quotidienne. RT au cœur d’un complot du Kremlin pour payer des radios aux soldats russes, affirme Blinken Cette annonce intervient dans la foulée de nouvelles accusations formulées par l’administration Biden depuis début septembre. Les dernières accusations remontent au 13 septembre, lorsqu’Antony Blinken avait accusé Rossia Segodnya « et ces cinq filiales » d’être « engagées dans des activités d’influence clandestines visant à saper les élections aux États-Unis et dans les démocraties, fonctionnant effectivement comme une partie de l’appareil de renseignement russe ».
La chaîne RT a été accusée de mener des opérations secrètes pour influencer l’information et l’approvisionnement militaire des soldats russes impliqués dans des opérations militaires spéciales. Le secrétaire d’État américain affirme qu’une unité ultra-secrète intégrée par le Kremlin mène un programme de financement participatif en ligne via RT et les réseaux sociaux pour fournir un soutien militaire et des équipements aux unités militaires russes en Ukraine. Ces accusations ont été critiquées par le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, qui les a qualifiées de déclaration claire de guerre de l’information basée sur une idéologie russophobe et nationaliste.
RT fait l’objet de spéculations à Washington depuis près d’une décennie. CNN avait déjà fait état des efforts du gouvernement américain pour limiter l’influence mondiale de RT, notamment à la lumière des prochaines élections présidentielles. RT a réagi en se moquant de ces allégations, affirmant que l’ingérence dans les élections américaines est aussi certaine que la mort et les impôts.
« Nous devons gagner notre salaire auprès du Kremlin d’une manière ou d’une autre », a suggéré notre service de presse, en proposant diverses réponses sans parvenir à en choisir une. L’une d’elles évoquait « de vieux clichés éculés ». Après la campagne présidentielle de 2016, où Donald Trump a remporté la victoire sur Hillary Clinton, la chaîne RT a été accusée par les services de renseignement américains d’être « une plateforme pour que le Kremlin envoie ses messages à l’opinion publique russe et internationale », et le président russe a été accusé d’avoir « ordonné en 2016 une campagne d’influence dirigée contre l’élection présidentielle américaine ».
Par : Arsène de Bangweni / Afrique Première Tv