Ursula von der Leyen a été réélue jeudi 18 juillet par le Parlement européen à la tête de la Commission européenne, garantissant ainsi que les principales institutions de l’Union européenne continueront à travailler ensemble.
Après un vote à bulletin secret, la dirigeante allemande a obtenu 401 voix de soutien (284 contre, 15 abstentions, 7 votes nuls), bien au-dessus de la majorité absolue dont elle avait besoin. Elle avait déjà reçu l’aval des Vingt-Sept fin juin.
« C’est un moment très émouvant… la reconnaissance du travail acharné que nous avons accompli. Nous n’avons pas hésité à relever les défis les plus difficiles que l’UE ait jamais connus », a déclaré le leader conservateur. « Sa réélection montre notre capacité à agir au sein de l’UE », a salué le chancelier allemand Olaf Scholz. Le président français Emmanuel Macron, qui a soutenu la candidature de von der Leyen, l’a félicitée, tout comme le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lui souhaitant du succès dans le renforcement de l’unité de l’UE.
En 2019, Ursula von der Leyen est devenue la première femme à diriger l’exécutif européen. Elle a fait face à de nombreux défis, comme la pandémie de Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine. Elle a travaillé sur un grand plan visant à aider l’Europe à se remettre de la pandémie et à réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.
Elle croit en une Europe forte, capable de gérer les conflits et les tensions dans le monde. Elle souhaite investir davantage dans la défense et garantir la stabilité de l’Europe en ces temps incertains.
Elle se soucie également de l’environnement et souhaite réduire les émissions de carbone. Elle envisage de rendre le logement plus abordable et de protéger les ressources en eau. Elle veut s’assurer que l’Europe soit compétitive et investir dans des industries qui contribueront à protéger l’environnement.
Ursula von der Leyen soutient l’utilisation de carburants synthétiques pour les voitures après 2035 et veut s’assurer que les agriculteurs soient pris en charge. Elle s’efforce de rendre l’Europe forte et durable pour l’avenir.
Après les élections de juin, le Parti populaire européen (PPE, droite), dont elle est issue, reste la force la plus importante au Parlement avec 188 députés, contre 136 sociaux-démocrates (S&D) et 77 libéraux (Renew).
La grande coalition de ces trois partis a suffi à la réélire, mais pour éviter les défections attendues dans leurs rangs, Ursula von der Leyen cherchait également le soutien des Verts (53 sièges).
Elle a promis des plans d’adaptation au climat et le Pacte océanique qu’ils réclamaient. Notre soutien n’est pas un chèque en blanc, notre préoccupation pour les questions sociales doit s’incarner dans toutes les politiques des 5 prochaines années, a prévenu la leader des socialistes, l’espagnole Iratxe Garcia Perez.
Les enjeux démocratiques :
Enfin, après le pacte d’asile et de migration adopté mi-mai, qui prévoit un mécanisme de solidarité obligatoire pour les États confrontés à une pression migratoire, Ursula von der Leyen s’est engagée après son élection à renforcer Frontex, l’agence européenne chargée des frontières, et à tripler le nombre de ses agents, des gardes-frontières et des garde-côtes.
Des assurances données au PPE, mais aussi au groupe d’extrême droite ECR associé à la dirigeante italienne Giorgia Meloni.
En effet, Ursula von der Leyen, qui a proposé un commissaire responsable du voisinage méditerranéen qui pourrait plaire à Rome, n’a pas négligé le soutien potentiel de certains des 78 membres du ECR, même si toute coopération ouverte reste une ligne rouge pour les libéraux, les socialistes, et les Verts.
A l’inverse, l’autre groupe d’extrême droite, Patriotes pour l’Europe, qui regroupe le Rassemblement national français et le Fidesz hongrois, aux positions hésitantes sur le soutien à l’Ukraine, reste exclu de toute majorité.
Par : Gaëlle Villeneuve / Afrique Première Tv