Le préfet de Yaoundé, sur le sillage de Pierre Messmer.

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Le centre administratif de Yaoundé

On a beaucoup parlé d’une nouvelle loi sortie mardi 16 juillet, au Cameroun, à un peu plus d’un an de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025. Elle émane du préfet du département du Mfoundi chef-lieu de la capitale Yaoundé.

Le texte précise que « compte tenu de la nécessité de préserver l’ordre public », « toute personne incitant à la rébellion contre les institutions de la République pourra se voir interdire de séjour dans le département (…) toute personne qui insultera dangereusement les institutions ou la personne qui les incarne (note : autrement dit, le chef de l’Etat Paul Biya, même s’il n’est pas nommé) à travers tous les moyens de communication dans le département (…) »

Hier, devant plusieurs organes de presse, Emmanuel Mariel Djikdent a déclaré que « les émissions de télévision ne doivent pas être utilisées comme tribune pour inciter à la rébellion ». Le préfet du Mfoundi considère certaines déclarations faites lors de débats télévisés populaires du dimanche comme des menaces potentielles à l’ordre public. Il appelle les journalistes à faire preuve de responsabilité sociale dans la modération des débats et dans le choix des invités.

Il assure que l’arrêté qu’il a signé ne vise personne en particulier, « mais nous avertissons », dit-il. « Quiconque incite à la rébellion contre les institutions pourra se voir interdire de séjour dans notre département. » Si l’interdiction est imposée, elle sera temporaire.

Après avoir lu l’arrêté préfectoral partagé sur les réseaux sociaux, certains internautes plaisantent en demandant la liste des documents nécessaires à l’obtention d’un visa pour entrer dans le département du Mfoundi. D’autres s’interrogent sur la portée de la mesure et sa conformité avec la législation camerounaise. Le chef de l’opposition Cabral Libii, arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2018, dénonce sur les réseaux sociaux « une dérive autoritaire frappante et inacceptable ».

Emmanuel Mariel Djikdent préfet de Yaoundé à la loi controversée

Le ministère de l’Administration territoriale est familier aux dérives autoritaires ces dernières années. Il y a deux mois le responsable de ce département ministériel Paul Atanga Nji interdisait l’opposant Cabral Libii de participer au défilé lors de la célébration de fête de l’unité nationale du Cameroun le 20 mai dernier. 

Par : Arlette Ngo Nlend / Afrique Première Tv

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