Le Réseau des Défenseurs des Droits de l’Homme d’Afrique Centrale (Redhac) demande au gouvernement camerounais de profiter de l’opportunité de paix qui se présente. L’un des leaders séparatistes, Capo Daniel, qui parlait au nom d’un groupe appelé Ambazonia Defence Forces, a changé d’avis. Il a demandé à ses forces d’arrêter les combats jusqu’à ce qu’elles puissent parler directement avec le gouvernement du Cameroun pour obtenir l’autonomie. Cela pourrait être l’occasion pour que les choses se calment et que tout le monde puisse s’en sortir sereinement.
Dans la galaxie séparatiste, la légitimité et l’influence de Capo Daniel, qui vit en exil, sont remises en question. Le ministre de l’Administration territoriale a fermé la porte à toute possibilité de négociation avec « des bandits et des terroristes ». Mais Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du Réseau centrafricain des défenseurs des droits humains, appelle les deux parties à faire un pas vers l’autre pour mettre fin aux violences qui perdurent depuis 2017.
« Le gouvernement doit chercher une issue, encourager les autres à faire de même. Mais en même temps, le gouvernement doit aussi faire des compromis, cela ne peut se faire que par un cessez-le-feu et des négociations directes. Nous sommes dans une période pré-électorale, période, à laquelle nous avons besoin de cette paix, de cette cohésion sociale », insiste-t-elle dans un entretien avec Amélie Tulet du bureau Afrique de RFI.
Le gouvernement répond qu’il y a déjà eu un grand dialogue national en 2019.
« C’était un dialogue à sens unique, tout le monde était d’accord et les recommandations, jusqu’à présent, n’ont pas été mises en œuvre. Nous ne pouvons pas continuer à nous attarder sur les échecs et c’est l’occasion aujourd’hui de dire au président, à travers le Premier ministre, de saisir « C’est l’occasion d’envoyer un message fort. Tout le monde sait que cette guerre a commencé en 1961. Les causes sont profondes, il y a une question cruciale de répartition des richesses et on ne peut pas continuer à avoir ce ton arrogant quand un peuple souffre. »
Par : Vanessa Ndomè / Afrique Première