Au Sénégal, les députés votent aujourd’hui mardi 11 mars une loi qui permettrait au président de la République d’approuver un traité de transfert des prisonniers sénégalais détenus au Maroc vers leur pays d’origine et vice-versa. Ce traité pourrait potentiellement être utilisé si l’ancien président Macky Sall, qui vit désormais au Maroc, fait l’objet de poursuites judiciaires comme l’a annoncé le gouvernement.

Le traité entre le Maroc et le Sénégal a été signé il y a plus de vingt ans, en décembre 2004, mais n’a jamais été officiellement approuvé. En substance, cet accord permettrait à une personne condamnée dans l’un des deux pays de purger sa peine dans son pays d’origine tout en bénéficiant d’une assistance consulaire et humanitaire.
Selon un communiqué de presse du bureau d’information du gouvernement, 299 sénégalais sont onactuellement emprisonnés au Maroc pour divers crimes pourraient potentiellement retourner au Sénégal grâce à ce traité. 38 d’entre eux ont déjà demandé leur transfert. S’il existe un accord d’extradition entre les deux pays depuis 1967, il n’y a pas de disposition pour l’assistance et le transfert des personnes condamnées.
Malgré ce que certains peuvent penser, il n’y a pas de lien direct entre ce traité et l’affaire de l’ancien président Macky Sall. Cependant, compte tenu de la promesse du gouvernement qu’il sera traduit en justice, le timing de la ratification de ce vieux traité pose question. Pourrait-il servir à extrader l’ancien président si jamais il est poursuivi ou condamné ?
« Rien à voir », ont répondu plusieurs responsables gouvernementaux. Selon un observateur de la société civile, il s’agirait plutôt d’un « bluff politique » car extrader un ancien président est particulièrement compliqué.
Par : Line Ndiaye / Afrique Première TV