En Tunisie, à l’occasion de la journée nationale de l’abolition de l’esclavage en Tunisie, le 23 janvier des organisations de défense des droits de l’homme ont rassemblé les familles de prisonniers politiques qui ont lutté contre le racisme et la discrimination pour témoigner à Tunis. Ces neuf prisonniers, militants, écrivains, ou encore conseillers municipaux, ont été arrêtés à quelques mois d’intervalle, officiellement pour des soupçons de délits financiers, de mauvaise gestion ou d’accueil illégal de migrants. Mais leurs partisans dénoncent, à travers leurs arrestations, une criminalisation cachée de la solidarité envers les migrants.

Au cinéma Rio, au cœur de Tunis, les familles et soutiens des neuf prisonniers se sont réunis mercredi 22 janvier pour témoigner du sort de ces prisonniers. La plupart ont été arrêtés en 2024, à l’instar de Sadiaa Mosbah, présidente de l’association antiraciste Mnemty, arrêtée le 6 mai de la même année.
Sa nièce, Sabeh Mosbeh, est venue exprimer sa solidarité : « J’ai des informations comme si elle allait bien donc je ne sais pas s’ils essaient de me protéger ou de protéger mes pensées mais ils me disent que pour l’instant, elle tient le coup » et je pense que c’est vrai. » Agée de 64 ans, elle est détenue pour soupçon de blanchiment d’argent, dans l’attente de son jugement.
Parmi ces neuf personnes dans le viseur de la justice, une a eu un procès et a été sanctionnée pour avoir tenu ses déclarations médiatiques sur le racisme en Tunisie, c’est l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani. Le jugement en appel de sa condamnation à deux ans de prison doit avoir lieu ce vendredi 24 janvier.
Mustapha Jemmali, ancien directeur du Conseil tunisien pour les réfugiés, 80 ans, est emprisonné depuis neuf mois, accusé d’héberger illégalement des migrants. Fadhel Jemmali, son fils, dénonce le manque d’informations sur son cas : « C’est injuste parce qu’on lui reproche des choses, littéralement, qu’il n’a pas fait donc nous restons confiants en notre justice car ils n’ont rien trouvé, ils continuent leur enquête et la vérité finira par éclater. »
Par : Barsene Saint Paul / Afrique Première TV