Les sites classés patrimoine mondial de l’UNESCO, menacés par le conflit armé au Soudan

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Des combats ont eu lieu sur les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO au Soudan, où deux généraux se battent depuis onze mois, comme l’a rapporté le Réseau régional pour les droits culturels. Ils mettent en garde contre les ruines antiques du royaume de Kouch, vieilles de plus de 2 300 ans.

Dans un communiqué, l’organisation condamne fermement l’intrusion des Forces de soutien rapide (RSF), le redoutable groupe paramilitaire du général Mohamed Hamdane Daglo, en guerre contre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane depuis le 15 avril 2023, à Naqa et Sites Musawwarat es-Sofra.

Les autorités de l’Etat du Nil ont également fait état d’une intrusion des RSF, repoussée par l’armée de l’air

La deuxième intrusion s’est produite il y a quelques jours, selon l’organisation, après la première le 3 décembre 2023, dans ces sites religieux situés dans l’État du Nil, au nord du pays.

Le Réseau régional pour les droits culturels affirme avoir examiné des sources fiables, des images et des vidéos sur les réseaux sociaux montrant des combats entre l’armée et la FSR qui ont probablement conduit au vandalisme, à la destruction, au pillage et au vol sur les sites.

Selon l’UNESCO, les sites archéologiques de l’île de Méroé, un paysage semi-désertique entre le Nil et l’Atbara, où vivaient les dirigeants qui ont occupé l’Égypte pendant près d’un siècle, contiennent des pyramides, des temples, des bâtiments résidentiels et d’importants systèmes de gestion de l’eau.

Les anciennes civilisations du Soudan ont construit plus de pyramides que l’Égypte, mais elles sont peu connues. L’île de Méroé, située à 220 km au nord de Khartoum, est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO et a fait l’objet d’une exposition au Louvre en 2010.

Cette civilisation ancienne, du 3ème siècle avant JC au 4ème siècle après JC, a emprunté des traits culturels à l’Égypte ancienne, à la Grèce et à Rome, en plus d’une fondation africaine.

Depuis le 15 avril, la guerre entre l’armée et la FSR a fait plus de 13 000 morts, selon un rapport très sous-estimé de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled). De plus, selon l’ONU, plus de sept millions de personnes ont été déplacées.

Par : Barsene Saint Paul / Afrique Première

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