En République centrafricaine, la Cour pénale spéciale a émis mardi un mandat d’arrêt international contre l’ancien président François Bozizé pour de possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par des soldats dans une prison entre 2009 et 2013. Bozizé a été renversé du pouvoir il y a onze ans en 2013, par la rébellion Séléka. Il vit actuellement en Guinée-Bissau, suite à un accord de paix signé à Luanda en 2021 entre les autorités centrafricaines et des groupes armés.
La Cour pénale spéciale a émis un mandat d’arrêt international contre François Bozizé Yangouvonda pour des crimes graves tels que meurtre, disparitions forcées et atteinte à la dignité d’autrui.
François Bozizé, président de 2003 à 2013, est actuellement en exil en Guinée-Bissau. La Cour pénale spéciale travaille avec la Guinée-Bissau pour l’extrader vers la République centrafricaine pour y être jugé.
Certains membres de son parti politique pensent qu’il s’agit simplement d’une démarche politique. A 77 ans, François Bozizé a déjà été condamné par contumace à la prison à vie pour complot et rébellion.
François Bozizé est recherché pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité : meurtres, disparitions forcées, tortures, viols et autres actes inhumains. La Cour pénale spéciale considère l’ancien président comme suspect des atrocités commises par la garde présidentielle et d’autres unités dans la ville de Bossembele.
Située à 150 km au nord de Bangui, cette ville abritait un camp de détention qu’il a lui-même créé pour y emprisonner les personnes opposées à son pouvoir et à ses opinions, comme l’a indiqué le porte-parole du CPS.
Un bâtiment d’une dizaine de cellules surnommé Guantanamo, connu pour sa réputation qui terrifiait ses opposants : des exactions pouvant conduire à la mort détaillée par d’anciens prisonniers sur RFI juste après la chute de François Bozizé en 2013. Il est possible que l’opposant Charles Massi soit mort à Bossembélé en 2010.
La Cour espère désormais la coopération de la Guinée-Bissau, où l’ancien président vit en exil depuis plus d’un an.
Par ailleurs, François Bozizé risque déjà une condamnation à perpétuité prononcée en septembre 2023 par la justice centrafricaine pour « complot » et « rébellion » en tant que chef du groupe rebelle Coalition des patriotes pour le changement (CPC).
Par : Barsene Saint Paul /Afrique Première