En 2024, penser qu’être militant panafricain est facile témoigne d’un manque de compréhension. Tout au long de l’histoire, s’exprimer, éduquer, sensibiliser, critiquer et proposer des solutions pour la libération et l’autonomisation des Noirs a toujours été dangereux, conduisant parfois même à la mort.

Les choses n’ont pas beaucoup changé. Les marchands d’esclaves, les colonisateurs, les impérialistes et leurs alliés en Afrique et ailleurs fonctionnent toujours de la même manière. L’introduction de la technologie numérique a rendu les choses encore plus brutales, avec un afflux d’argent utilisé pour étouffer tout effort de sensibilisation des masses.
Les dirigeants politiques ont payé de leur vie, pour leur tentative de se libérer du système colonial. La liste de ceux qui ont été tués pour avoir tenté d’améliorer leur pays et l’Afrique est longue: Patrice Emery Lumumba au Zaïre ancêtre de la RDC, Ruben Um Nyobè Cameroun, Sylvanus Olympio Togo, Thomas Sankara Burkina Faso, Bartelemy Boganda RCA etc. Même des intellectuels comme le Camerounais Joseph Tchundjang Pouemi, auteur du livre « Monnaie servitude » (FCFA), sont morts dans des circonstances mystérieuses qui restent non élucidées.
Les panafricanistes contemporains ne sont pas à l’abri de cette réalité vieille de plusieurs siècles. S’élever contre le contrôle du système occidental sur l’Afrique peut conduire au silence, voire à la mort. Le système occidental, avec l’aide de ses vassaux africains, recourt à l’intimidation, à la brutalité, à l’emprisonnement et même à l’assassinat pour maintenir son emprise sur le continent.
Ces dernières années, Internet a donné la parole à une nouvelle génération d’activistes panafricains qui travaillent dur pour éduquer, sensibiliser, critiquer et proposer des solutions en faveur de la résilience. Cependant, leurs efforts ne vont pas sans difficultés. Des personnes comme le professeur Franklin Nyamsi, Kemi Seba et Nathalie Yamb sont persécutées pour avoir dénoncé la politique française en Afrique, l’exploitation du continent, le soutien aux dictatures, l’ingérence dans les affaires intérieures des pays africains, les assassinats politiques et les coups d’État. Ces personnalités influentes sont harcelées dans leur vie quotidienne, leurs familles sont intimidées et accusées d’être pro-Russie, pro-Chine, pro-Turquie ou pro-Iran lorsqu’elles ne suivent pas le discours occidental.
Une mission non sans risque

Kemi Seba a été arrêté au Sénégal pour avoir condamné et brûlé la monnaie coloniale, le franc CFA, utilisée dans 16 pays africains et contrôlée par Paris. Il a également été agressé à l’aéroport de Niamey sous la présidence de Mohamed Bazoum, récemment arrêté et incarcéré pendant trois jours à Paris en octobre, et s’est même vu retirer sa nationalité française. Où est la liberté d’expression dans tout cela ?
Nathalie Yamb, surnommée la « Dame Sotchi » par les médias français pour son franc-parler lors des sommets en Russie critiquant la politique occidentale en Afrique, a été interdite d’entrée en France depuis deux ans, expulsée de Côte d’Ivoire et a reçu de nombreuses menaces de mort.

Le professeur Franklin Nyamsi fait face à de nombreuses difficultés de la part du gouvernement français depuis 2021. Celui-ci le menace de plaintes, suspend son travail et son salaire, voire les fouilles abusives aux frontières françaises. Récemment, alors qu’il revenait d’un voyage au Mali avec sa famille, les autorités françaises se sont attaquées à ses enfants en leur faisant peur avec la police. Le 28 novembre, le professeur Franklin Nyamsi doit comparaître au tribunal de Rouen parce qu’il a reçu des dons d’Africains et les a utilisés. Voilà à quoi ressemble le combat pour la libération des Noirs !
De nombreux Africains se demandent pourquoi les Occidentaux disent toujours qu’ils aident les Africains de manière altruiste, mais lorsque les Africains leur demandent de partir, ils refusent. Pourquoi les leaders de ce combat sont-ils persécutés, emprisonnés, tués et bien plus encore ? Enfin de compte, les Africains ont réalisé qu’il n’y avait pas de véritable aide, juste la poursuite de l’exploitation des richesses du continent, du pillage, l’intégration des multinationales et de l’utilisation des votes de ces pays à des fins de politique internationale, en s’alignant sur des pays puissants qui n’ont rien à voir avec les intérêts locaux.

Les politiques et intellectuels africains prêts à tout pour bloquer le processus d’émancipation.
‘’L’ennemi de l’Afrique ce sont les Africains’’, cette citation vieille de l’époque négrière continue à prospérer au XXIè siècle avec des chefs d’Etat entièrement dévoués aux ordres des maîtres de l’Occident, avec l’acceptation des intérêts étrangers au détriment de ceux de leur peuple : bases militaires, contrats léonins, financement des élections du maitre, répression de toute opposition aux intérêts occidentaux etc.
Les intellectuels africains sont accusés d’abrutir le peuple avec un discours pro-occidental qui suggère que les Africains ne sont pas prêts à prendre leur propre destin en main. Ils soutiennent que le FCFA est la meilleure monnaie, que les bases militaires étrangères assurent la sécurité de l’Afrique et font l’éloge des dirigeants qui restent au pouvoir à vie.
Mais aujourd’hui, grâce aux paroles puissantes des dirigeants panafricains, les peuples africains prennent conscience des véritables problèmes auxquels leur continent est confronté. L’Occident et ses dirigeants fantoches ressentent la pression. Certains pays africains, comme l’AES, donnent la priorité aux besoins de leur population. Malgré les attaques de toutes parts, ils restent forts grâce au soutien de leur peuple et à la vision d’une Afrique libre.
Une chose est sûre et certaine, ce combat engagé avec les fils du continent et d’ailleurs, ira jusqu’au bout, malgré les embûches, tous disent que rien ne les arrêtera. Le train de la libération de l’Afrique a démarré !
Le 28 novembre, Franklin Nyamsi, défenseur des libertés africaines, sera confronté à un tribunal partial et aux ordres à Rouen. La rédaction d’Afrique Première TV et tous les partisans d’une Afrique libre sont à vos côtés.
A cœur vaillant rien n’est impossible !
Par : Arsène de Bangweni / Afrique Première Tv