Madagascar, les agriculteurs dans le désespoir suite au souci de la logistique.

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Un kilo de fèves de cacao coûte 7 à 8 dollars, soit plus cher qu’un kilo de gousses de vanille. Eric Flavien Gérard Ranaivosoa, producteur à Ambantja, dans la région de Diana, n’avait jamais vu un prix ni une demande aussi élevée de la part des acheteurs. « Entre 70 et 80 % des acheteurs de cacao à Madagascar sont des nouveaux arrivants », souligne-t-il. « Ils n’étaient pas là il y a deux ans. Comme il y a une pénurie de fèves partout, ils sont venus tenter leur chance à Madagascar, ce qui fait monter les prix. C’est une bonne nouvelle pour les petits producteurs. Les gens prennent mieux soin de leurs plantations. »

Mais les exportateurs malgaches comme Nayatta Keyticia Theodule ne sont pas contents. Depuis un mois, ils ne peuvent pas acheminer les fèves jusqu’au port d’Antisiranana, également connu sous le nom de Diego, en raison des dégâts causés par le dernier cyclone. « Nous avons trois ponts endommagés, une route inondée, c’est inaccessible. Actuellement, nos produits sont stockés dans l’entrepôt, des contrats sont signés, mais il n’y a pas d’exportation. »

Tant que les fèves ne quittent pas l’île, les exportateurs ne seront pas payés et craignent de manquer d’argent pour payer la récolte. « Il faut continuer à acheter », souligne-t-elle. « Les producteurs vivent au jour le jour. Pendant ce temps, nous ne pouvons pas expédier les produits disponibles actuellement. »

Utiliser le port de Nosy Be n’est pas une option : les produits industriels et chimiques qu’il importe pourraient altérer le cacao malgache, qui devrait traverser la mer, au risque d’entrer en contact avec l’eau de mer.

Le dernier recours, craint Nayatta Keyticia Theodule, est un long voyage vers les ports d’autres régions de Madagascar. « Ce sera Majunga ou Tamatave, et cela coûtera très cher. Nous ne pouvons pas demander un prix spécial à nos importateurs pour des contrats déjà signés, donc le coût retombera sur l’entreprise. »

L’exportateur s’inquiète également de la sécurité sur la route, d’autant plus qu’à Madagascar, les vols de fèves de cacao se multiplient.

Par : Daniella Aka / Afrique Première

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