Environ un an après le coup d’État contre le président Mohamed Bazoum au Niger, son prédécesseur Mahamadou Issoufou a écrit une lettre condamnant le coup d’État qui a porté au pouvoir le général Abdourahamane Tiani. Cette condamnation intervient après des pressions de la Fondation Mo Ibrahim, qui lui a décerné le prix de la gouvernance 2020. La fondation lui a demandé de clarifier sa position sur fond de soupçons de collusion entre l’ancien président et la junte au pouvoir à Niamey.
Dans sa réponse à la Fondation Mo Ibrahim, Mahamadou Issoufou a reconnu avoir déjà condamné les événements du 26 juillet à travers un tweet. Cependant, depuis lors, il est resté silencieux, ce qui a suscité des rumeurs et des soupçons sur son rôle dans le coup d’État. Ce silence a irrité la Fondation Mo Ibrahim, dont il a été lauréat 2020 du prix d’excellence en leadership.
Interrogé à nouveau par la fondation le 26 juillet 2024 pour clarifier sa position, Mahamadou Issoufou a déclaré condamner tout changement anticonstitutionnel ou prise du pouvoir par la force, y compris celui survenu le 26 juillet 2023.
Il a également exprimé son opposition à toute intervention extérieure susceptible de déstabiliser le pays et d’aggraver la situation à Niamey.
Pour ceux qui l’accusent d’actes répréhensibles, Issoufou a souligné qu’il s’engage à faire respecter la constitution et à promouvoir la paix et la stabilité au Niger.
Et pour ceux qui le croient proches du nouveau pouvoir de Niamey, Mahamadou Issoufou tient à rappeler que son propre fils, ancien ministre du pétrole, est en prison depuis un an depuis l’arrivée au pouvoir des militaires dirigés par Le général Abdourahamane Tiani.
Par Arlette Ngo Nlend / Afrique Première Tv