Papa Wemba, huit ans après sa disparition, sa voix de ténor manque toujours à la scène  

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Alors que Papa est encore un bébé, la famille s’installe à Léopoldville, capitale du pays, alors colonie belge. Son père, ancien soldat qui a combattu dans l’armée belge pendant la Seconde Guerre mondiale, est devenu chasseur. Sa mère est pleureuse professionnelle, élément traditionnel essentiel des soirées funéraires ou veillées mortuaires.

En entraînant régulièrement son fils avec elle, elle l’initie à la musique et au chant, ce qui très tôt passionne l’enfant. Il cultive une voix de ténor particulière et devient chanteur en suivant les traces de sa mère. Néanmoins, son père est opposé à ce que son fils devienne musicien et rêve pour lui d’une carrière de journaliste ou d’avocat.

Au milieu des années 1960, il est élève à l’École Pigier à Kinshasa et est chanteur dans la chorale religieuse, en dehors de l’école. En 1966 disparaît le père de Papa Wemba, il s’oriente alors vers la musique populaire kinoise dans son quartier de Matonge, le berceau de la musique congolaise, et prend le pseudonyme de « Jules Presley ».

Il meurt le 24 avril 2016 à Abidjan en Côte d’Ivoire d’un malaise cardiaque à l’âge de 66 ans, alors qu’il se produisait à la 9e édition du festival des musiques urbaines d’Anoumabo.

De son union, officialisée le 9 août 2014, avec Marie-Rose Luzolo, dite « Amazone », Papa Wemba a eu six enfants, dont Orphée Shungu et Telie Shungu A. Kadi, sa fille aînée.

Carrière musicale

En 1980, il fait le tour de l’Afrique avec son tube Analengo, qui se vend à 60 000 exemplaires.

En 1988, Papa Wemba fait une tournée internationale, du Japon aux États-Unis en passant par l’Europe, notamment en Belgique. Au milieu des années 1990, il fait la connaissance de l’homme qui va donner un second souffle à sa carrière musicale, Peter Gabriel. Il assure la première partie de sa tournée américaine et européenne en 1993. Papa Wemba a alors beaucoup de succès en matière de world music, avec des titres comme Maria Valencia, Yolele, Sofélé.

En 1995, l’album Emotion le révèle au rang des grandes figures de la world music. Deux ans plus tard, Papa Wemba est déclaré meilleure vedette africaine aux Kora 1997.

Acteur de cinéma

En 1987, Papa Wemba s’ouvre au 7ème art, il est l’acteur principal du film belgo-zaïrois La vie est belle, de Ngangura Dieudonné Mweze et Benoît Lamy. Il compose une bonne partie de la bande originale de ce film.

Papa Wemba apparaît également en 1997 dans Combat de fauves de Benoît Lamy. Les acteurs principaux du film sont Ute Lemper et Richard Bohringer.

En 2012, Papa Wemba joue un petit rôle dans le film dramatique belge Kinshasa Kids de Marc-Henri Wajnberg.

« Affaire des visas »

Homme aux grandes qualités humaines, il aidera plusieurs africains à rejoindre l’Europe, ce qui lui vaudra quelques soucis. En 2003, Papa Wemba est suspecté de se trouver au cœur d’une affaire de trafic de visas et d’aide à l’immigration clandestine, à travers ses tournées musicales entre son pays, la république démocratique du Congo, la France et la Belgique. Le 17 février 2003, il est interpellé à Paris et maintenu en détention pendant trois mois et demi. Le 16 novembre 2004, le tribunal correctionnel de Bobigny (France) le condamne à trente mois de prison, dont quatre fermes déjà purgés en 2003, et 10 000 € d’amende pour « aide au séjour irrégulier de clandestins sous couvert de ses activités musicales »

Honneurs et distinctions

Kora du Meilleur Artiste Masculin d’Afrique à l’édition de 1996

Commandeur de l’Ordre national de la Côte d’Ivoire (posthume)

Grand Officier dans l’Ordre national des héros nationaux Kabila-Lumumba (posthume)

Il meurt le 24 avril 2016 à Abidjan en Côte d’Ivoire d’un malaise cardiaque à l’âge de 66 ans, alors qu’il se produisait à la 9e édition du festival des musiques urbaines d’Anoumabo. Son malaise a été vu par les téléspectateurs en direct à la RTI (télévision ivoirienne). Après un deuil national de trois jours, ses obsèques nationales ont lieu le 4 mai à la Cathédrale Notre-Dame du Congo de Kinshasa et il est inhumé au cimetière de la Nécropole Entre Ciel et Terre à Mbenzale dans la commune de la N’Sele, périphérie Est de Kinshasa, en présence de plus d’un millier de personnes réunies.

Par : Arsène de Bangweni

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