Par Manlio Dinucci
Mondialisation.ca, 25 août 2024
La guerre contre la Russie est entrée dans une nouvelle phase, encore plus dangereuse, avec l’incursion des forces ukrainiennes dans la région russe de Koursk. Le New York Times parle de « la plus grande incursion étrangère en Russie depuis la Seconde Guerre mondiale », c’est-à-dire depuis l’invasion de la Russie par l’Allemagne nazie et ses alliés, l’Italie en tête. Le courant dominant des médias politiques présente cette opération comme une manœuvre stratégique remarquable de Kiev pour atténuer la pression croissante exercée par la Russie sur le front du Donbass.
Il occulte ainsi les lourdes pertes, en termes de véhicules blindés et d’hommes, que les forces ukrainiennes subissent de la part des forces russes à Koursk.
L’incursion des forces ukrainiennes dans cette région russe a en fait été planifiée et organisée par les commandements des États-Unis et de l’OTAN dans un but stratégique beaucoup plus large. Ils ont concentré l’attaque dans une zone frontalière où ne se trouvaient que de jeunes conscrits et des gardes-frontières, qui n’ont pas pu résister à l’assaut soudain des chars et de l’artillerie.
La conquête rapide d’environ 1 000 kilomètres carrés de territoire russe, la capture de plus de 300 soldats, la destruction de trois ponts importants par des missiles américains, la multiplication des attaques de drones dans la région de Moscou, tout cela vise plus qu’un simple objectif territorial : semer la méfiance en Russie quant à la capacité du gouvernement et du président Poutine lui-même à garantir la sécurité du pays, afin d’affaiblir le front intérieur de la résistance.
Cela se produit à un moment où les États-Unis et l’OTAN intensifient leur déploiement d’armes nucléaires à portée intermédiaire à proximité du territoire russe et où une « stratégie nucléaire secrète » est mise au jour : dans un document classifié – rapporté par le New York Times – « le président Biden a ordonné aux forces américaines de se préparer à d’éventuelles confrontations nucléaires coordonnées avec la Russie, la Chine et la Corée du Nord ».
La participation italienne à cette stratégie de guerre catastrophique est bien plus importante qu’il n’y paraît. Les véhicules blindés italiens [photo], que le gouvernement a offerts à Kiev avec la formation des équipages, participent à l’incursion en territoire russe dans le Koursk. C’est ce que confirme la vidéo de la destruction d’un de ces véhicules blindés par les forces russes dans l’oblast de Koursk.
L’Italie participe également à la préparation de la guerre nucléaire : en violation du traité de non-prolifération, non seulement elle déploie des bombes nucléaires américaines sur son territoire et se prépare à les utiliser, mais elle construit, par l’intermédiaire de Leonardo, des missiles nucléaires pour l’arsenal français.
Manlio Dinucci
Bref résumé de la revue de presse internationale Grandangolo de vendredi 23 août 2024 sur la chaîne TV italienne Byoblu :