La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, n’était pas satisfaite vendredi des juges après qu’ils ont pris la décision de rejeter le projet d’envoyer certains migrants en Albanie pour y être détenus.
Plus tôt vendredi, le tribunal de Rome a rejeté l’idée du gouvernement de droite de maintenir 12 migrants dans de nouveaux centres en Albanie. Cela a constitué un revers majeur pour le projet du gouvernement d’envoyer certains migrants en Albanie pour y être traités.
Ces 12 migrants faisaient partie du premier groupe de 16 migrants envoyés dans les nouveaux centres la semaine dernière. Le plan était d’envoyer 3 000 migrants par mois en Albanie pour y être traités, afin de voir s’ils pouvaient rester en Italie ou s’ils devaient retourner dans leur pays d’origine.
Mais la détention de chaque migrant doit être examinée par des tribunaux spéciaux des migrations en Italie. Vendredi, le tribunal de Rome a refusé la détention des 12 migrants car il n’était pas sûr de les renvoyer dans leur pays d’origine, le Bangladesh et l’Égypte.
Giorgia Meloni, s’adressant aux journalistes au Liban, a déclaré que si des pays comme le Bangladesh et l’Égypte étaient considérés comme dangereux, alors presque tous les migrants seraient exclus du programme albanais, ce qui rendrait impossible son utilisation.
Le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a déclaré que le gouvernement ferait appel de la décision et a indiqué qu’il convoquerait lundi une réunion du cabinet pour discuter de la question.
Cette décision constitue une pierre d’achoppement dans l’accord entre l’Italie et l’Albanie, que le gouvernement de M. Meloni a présenté comme un nouveau « modèle » de gestion de l’immigration clandestine.
Même si le Bangladesh et l’Égypte ne sont pas en guerre et ne sont pas confrontés à des crises majeures de réfugiés, les juges de Rome ont déclaré que leur décision de les considérer comme dangereux était basée sur de récentes décisions internationales qui considèrent la discrimination ou la persécution, même dans une partie d’un pays, comme une raison pour une telle détermination.
Les 16 migrants 10 Bangladais et 6 Egyptiens ont été transférés mercredi en Albanie par un navire de la marine italienne pour y subir ce que l’on appelle des procédures frontalières accélérées en vertu de l’accord entre l’Italie et l’Albanie.
Ils seront finalement transférés en Italie.
Les centres ont coûté à l’Italie 670 millions d’euros (730 millions de dollars) sur cinq ans. Les installations sont gérées par l’Italie et relèvent de la juridiction italienne, tandis que des gardes albanais assurent la sécurité extérieure.
L’Italie a accepté d’accueillir les migrants bénéficiant de l’asile, tandis que ceux dont la demande est rejetée risquent d’être expulsés directement d’Albanie.
L’accord controversé visant à confier l’hébergement des demandeurs d’asile à un pays tiers a été salué par certains pays, comme l’Italie, qui connaissent un nombre élevé d’arrivées de migrants.
L’accord a été salué par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui l’a qualifié d’exemple de « sortir des sentiers battus » pour résoudre le problème de l’immigration dans l’Union européenne.
Par : Ali Habib Camara / Afrique Première Tv