Le groupe M23 contrôle depuis plusieurs mois une grande partie de l’économie minière de la province du Nord-Kivu. Ils ont repris en avril la mine de Rubaya, la plus grande mine de coltan de la région des Grands Lacs. La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’imposer des sanctions, dont un embargo total sur l’exportation des minerais étiquetés comme rwandais, notamment le coltan et l’or.

Le groupe M23 étend son contrôle sur les ressources minières de l’est du Congo. Le 30 avril, ils ont repris la mine de Rubaya, qui produit 15 % du coltan mondial, un minéral utilisé pour extraire le tantale, un métal utilisé dans les condensateurs des téléphones et des ordinateurs pour maintenir une tension constante.
Un récent rapport de l’ONU de janvier 2025 montre comment le groupe M23 a mis en place une administration parallèle qui délivre des permis aux mineurs et aux opérateurs en échange de redevances. Ils veillent à ce que le coltan ne soit vendu qu’à des acheteurs agréés par le groupe et contrôlent la route reliant la zone minière congolaise à la frontière rwandaise, où le coltan est mélangé illégalement à la production rwandaise.
Les experts estiment qu’il s’agit de la plus grande contamination des chaînes d’approvisionnement en minéraux 3T (étain, tantale et tungstène) dans la région des Grands Lacs au cours de la dernière décennie. Ils estiment que le M23 exploite désormais 120 tonnes de coltan congolais par mois, rapportant 800 000 dollars de paiements et de taxes au groupe armé pro-rwandais. Pendant ce temps, la province du Nord-Kivu perd 7 millions de dollars par mois à cause de cette situation.
Par : Ali Habib Camara / Afrique Première TV