L’État du Jonglei vit actuellement un drame parce que le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a limogé le gouverneur Denay Chagor. Il a été remplacé par l’un de ses rivaux de l’Alliance de l’opposition du Soudan du Sud. L’ex-gouverneur n’est pas content de cette décision et se défend contre cette décision.
Au Soudan du Sud, les prochaines élections de décembre de cette année provoquent des tensions et des luttes de pouvoir au sein de la classe politique. L’accord de paix de 2018 a permis le partage du pouvoir entre les différents groupes en conflit depuis le début de la guerre civile en 2013.
Le gouvernement actuel, aux niveaux national, régional et local, est le résultat de divisions de positions entre différents partis : celles du président Salva Kiir et du vice-président Riek Machar, entre autres. D’autres forces politiques ont également rejoint le processus de paix, comme l’Alliance de l’opposition du Soudan du Sud (SSOA), une coalition de huit partis d’opposition, qui a obtenu le poste de gouverneur de l’État de Jonglei. Denay Chagor, figure de l’opposition, fait la une des journaux ces derniers temps puisqu’il a été démis de ses fonctions par le président Salva Kiir, mercredi 29 mai, et il rejette cette décision.
Pour contester son éviction, Denay Chagor tente de rallier ses alliés au sein de l’Alliance de l’opposition sud-soudanaise. Il estime que les règles internes n’ont pas été respectées et accuse le vice-président Hussein Abdelbagi, membre de l’alliance et du Mouvement national démocratique (NDM), d’avoir influencé le président Salva Kiir pour qu’il prenne une « décision unilatérale » afin de le mettre sur la touche, lui et son parti politique. le Mouvement uni du Soudan du Sud (SSUM).
Dans cette atmosphère tendue, vendredi soir, des coups de feu ont été entendus au domicile du gouverneur à Bor, la capitale de l’Etat du Jonglei. Les gardes du gouverneur déchu, Denay Chagor, sont entrés par effraction dans l’armurerie de la résidence, ont volé des armes, ont tiré des coups de feu, puis se sont enfuis. Dans une région habituée aux rébellions armées dirigées par des dirigeants déchus, la peur s’est rapidement répandue au sein de la population.
Par : Arsène de Bangweni