Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a plaidé mardi pour obtenir des informations et des preuves sur les terribles événements qui se produisent dans la région du Darfour, à l’ouest du Soudan.
Les informations préliminaires suggèrent une grave atteinte à la dignité humaine. Les éléments de preuve recueillis jusqu’à présent par mon bureau montrent des allégations crédibles, répétées, croissantes et continues d’attaques contre des civils, en particulier contre des personnes déplacées dans leur propre pays. Cela semble montrer un recours répandu et courant au viol et à d’autres formes de violence sexuelle. Il révèle systématiquement des bombardements de zones civiles, des pillages de propriétés et des attaques contre des hôpitaux, explique Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI).
Alors que les enquêtes se poursuivent, les Forces de soutien rapide ont forcé la fermeture d’un important hôpital au Darfour. Dimanche, le groupe paramilitaire a tiré des coups de feu et pillé l’hôpital d’Al-Fasher, comme l’a rapporté l’organisation humanitaire Médecins sans frontières.
Il est scandaleux que nous permettions que l’histoire se répète une fois de plus au Darfour. Nous ne pouvons et ne devons pas laisser le Darfour devenir une autre atrocité oubliée du monde, déclare Karim Khan.
Les événements survenus au Darfour occidental et à El-Geneina en 2023 comptent parmi les principales priorités de l’enquête.
Le conflit soudanais qui a débuté en avril 2023 a fait plus de 14 000 morts et des milliers de blessés. Cette guerre a également poussé la population au bord de la famine.
Le mois dernier, l’agence alimentaire des Nations Unies a averti les parties combattantes qu’il existait un risque sérieux de famine généralisée et de décès au Darfour et dans d’autres régions du Soudan si elles n’autorisaient pas l’acheminement de l’aide humanitaire dans la région.
Par : Arlette Ngo Nlend / Afrique Première