Tentative de coup d’État au Cameroun, le 6 avril le retour de bruit de bottes après le maquis.

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En novembre 1982, le président Ahmadou Ahidjo, musulman du nord du pays, démissionne de ses fonctions pour des raisons de santé. Son successeur, Paul Biya, est un chrétien bilingue originaire du Sud qui a occupé des postes importants sous la présidence avant de devenir Premier ministre en 1975. Biya est devenu président constitutionnellement après la démission d’Ahidjo le 4 novembre 1982. Le nouveau président a rapidement montré son intention de gouverner seul.  

Alors qu’il était en pause en France, Ahidjo fut contraint de démissionner de la direction de l’Union nationale camerounaise en septembre 1983. Biya consolide alors son pouvoir en limogeant son Premier ministre et les membres de son cabinet proches d’Ahidjo. Se présentant sans opposition à l’élection présidentielle de 1984, il a amendé la Constitution pour abolir le poste de Premier ministre. La rivalité entre Ahidjo et Biya s’est intensifiée en février 1984 lorsque Biya a condamné Ahidjo à mort avant de lui accorder sa grâce.

Le 6 avril 1984, le président décide de dissoudre sa garde, une unité d’élite de 1 500 hommes majoritairement originaires du Nord, et de les intégrer dans différentes unités de l’armée. Biya a également limogé de hauts responsables militaires du Nord, provoquant une rébellion de 700 membres de la garde présidentielle le 7 avril. L’état d’urgence a été déclaré pour six mois à Yaoundé et ses environs.

Les partisans d’Ahidjo, qui ont soutenu le coup d’État, ont pris le contrôle d’une station de radio, d’un dépôt de munitions et de l’aéroport sans résistance. Cependant, Biya a réussi à s’enfuir en s’appuyant sur des éléments fidèles de l’armée. Après trois jours de combats intenses, la rébellion est écrasée. Le gouvernement a fait état de 71 morts, mais les observateurs étrangers ont estimé ce nombre à environ 500. D’autres dissidents ont été jugés et exécutés.

Cinq ans après ce triste événement, l’ancien président Ahmadou Ahidjo est décédé à Dakar, au Sénégal, le 30 novembre 1989. Il a été enterré au cimetière Bel Air de Yoff, Dakar, où repose encore aujourd’hui sa dépouille.

Par : Arsène de Bangweni

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