Thierry Videke, un jeune prodige du digital africain qui apporte des solutions aux limites de Wikipédia avec « WikiTatafrik ».

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Photo de Thierry Videke, fondateur de WikiTatafrik, solution digitale pour l’information africaine.

Il est né le 27 mai 1990 à Agu-Nyogbo-Dzidzole d’un père togolais et d’une mère ghanéenne. Thierry a toujours rêvé de créer quelque chose qui faciliterait la vie des Africains grâce à la technologie. Il pensait que le partage des connaissances et des innovations de son village à l’échelle mondiale pourrait améliorer la vie des personnes du secteur informel en Afrique.

Quand Thierry avait 11 ans, il a trouvé un manuel d’ordinateur dans une maison de Sokodé. Ce livre sur le C++ lui a ouvert la porte du monde numérique, un monde qu’il souhaitait utiliser pour contribuer au développement de son pays et de son continent. En 2000, Thierry a terminé son école primaire Rabelais de Sokodé, et commence à s’initier en autodidacte à l’informatique, au codage et aux systèmes d’information avant de poursuivre ses études secondaires au lycée Sainte Marie de Sokodé.

En 2009, Thierry découvre Wikipédia, une plateforme qui incarne son rêve de rendre l’information accessible à tous. Il était émerveillé par l’idée que n’importe qui puisse partager ses connaissances avec le monde. Cependant, à mesure qu’il s’impliquait davantage dans Wikipédia, Thierry s’est rendu compte des défis auxquels étaient confrontés les contributeurs africains. Des critères stricts et le manque de sources vérifiables pour de nombreux événements africains ont limité la visibilité des histoires locales. Cela a rendu difficile la documentation des histoires, des évènements et des innovations du secteur informel africain. Ces défis n’ont fait qu’alimenter la détermination de Thierry à trouver une solution pour partager ces connaissances avec le monde.

Ces différents challenges l’ont rendu encore plus déterminé à utiliser les ordinateurs pour surmonter ces limitations et donner une voix aux histoires souvent négligées de l’Afrique. Pourtant, le togolais Thierry VIDEKE a reçu deux prix majeurs en mai 2023 pour sa contribution panafricaniste sur Wikipédia :

– 1ère place au Togo et 3ème place en Afrique pour le « Certificat d’Excellence » à la 4ème édition de la Semaine des Bibliothécaires Africains (#AfLibWk 4.0) organisée par l’Association Africaine des Bibliothèques et de l’Information (AfLIA) au Ghana.

– 1ère place au « Africa Day Challenge » pour le plus de téléchargements sur « Wiki Commons » pour le « Certificate of Achievement » au challenge international annuel : « #AmplifyAfrica Challenge » à l’occasion de la Journée de l’Afrique organisé par AfroCROWD aux Etats-Unis.

Malgré ses honneurs, le jeune loup aux longues dents Kossi Evenunye VIDEKE ne se sent pas épanoui, car il ambitionne de combler le manque informationnel des œuvres africaines. Les histoires orales, bien qu’essentielles à la culture, n’étaient pas toujours bien capturées ou reconnues dans l’encyclopédie. Les livres, archives et sources utilisés étaient souvent basés sur des perspectives occidentales, et de nombreux aspects de la culture africaine restaient invisibles sur la scène internationale.

Wikipédia exige que les informations ajoutées soient vérifiables à partir de sources fiables, généralement des publications universitaires ou médiatiques reconnues. En Afrique, de nombreuses histoires et événements importants sont transmis oralement ou ne sont pas largement couverts par les médias officiels, ce qui pose problème pour répondre à ces critères.

Fondamentalement, il y a un problème pour obtenir des informations précises sur l’Afrique sur Wikipédia. Les articles dans les langues locales ou provenant de médias moins accessibles ne sont pas toujours considérés comme suffisamment fiables.

1. Nous devons promouvoir les sources locales et orales. Cela signifie que nous devons reconnaître que les informations provenant des communautés locales et les histoires parlées sont tout aussi importantes que les sources écrites. Nous pouvons démarrer des projets pour collecter et sauvegarder ces sources afin qu’elles puissent être utilisées comme références sur Wikipédia.

2. Travaillons avec les institutions africaines comme les universités et les bibliothèques. En faisant équipe avec ces organisations, nous pouvons numériser et partager des documents et des archives qui peuvent constituer des sources fiables sur Wikipédia.

3. Nous devrions changer un peu les règles. En travaillant avec la Fondation Wikimedia, nous pouvons créer de nouvelles règles mieux adaptées aux contextes africains. Cela signifie reconnaître que ce qui est important dans une région ou une culture n’est peut-être pas célèbre dans le monde entier, mais n’en reste pas moins significatif.

4. Créons des projets spéciaux juste pour l’Afrique. En lançant de nouvelles initiatives axées sur le contenu africain, nous pouvons faciliter le partage d’informations sur les langues, les cultures, l’histoire et les peuples locaux. De cette façon, tout le monde peut en apprendre davantage sur l’Afrique via Wikipédia !

Kossi Evenunye VIDEKE, a eu une bonne idée de créer quelque chose appelé « WikiTatafrik ». Il souhaitait partager des histoires et des connaissances africaines en ligne, un peu comme une bibliothèque numérique. VIDEKE utilisait Wikipédia depuis 15 ans et souhaitait apprendre à d’autres Africains comment utiliser WikiCode pour contribuer à « WikiTatafrik » et à d’autres projets comme Wikipédia. Il prévoit de proposer des didacticiels et des cours en ligne pour aider les gens à apprendre à éditer en collaboration, à gérer les conflits, à effectuer des révisions et à communiquer avec d’autres contributeurs.

VIDEKE veut également s’assurer que tout le monde comprend les règles de Wikipédia, comme être neutre, vérifier les informations et s’assurer que le contenu est remarquable.

Pour aider les gens à gérer et à personnaliser MediaWiki (le logiciel derrière Wikipédia), VIDEKE souhaite de leur enseigner des outils et des langages comme PHP pour les extensions côté serveur, SQL pour les requêtes de base de données, JavaScript pour les fonctionnalités interactives, CSS pour le style, Python pour l’automatisation des tâches et Scripts Shell pour la gestion du serveur. Comprendre la syntaxe wiki serait également important pour formater le contenu et utiliser efficacement les modèles et les extensions.

L’innovateur Thierry Videke en plein atelier de formation « She Said » à Cotonou au Bénin.

Il est important de savoir que « WikiTatafrik » n’a pas pour but de gagner de l’argent, mais de donner à l’Afrique une voix dans le monde numérique tout en célébrant la diversité culturelle du continent.

Ce projet vise à changer la façon dont l’Afrique est représentée en ligne en se concentrant sur le partage des connaissances et des traditions orales. Ce projet rejoint en partie la vision de l’organisation MTRERS, dirigée par Kader Diallo, qui a également pour objectif l’échange et la préservation des savoirs à travers le voyage. La plateforme est considérée comme un moyen d’inspirer l’innovation et le développement local, en encourageant les jeunes à utiliser les outils numériques pour faire une différence dans leurs communautés.

Thierry était frustré par les limites de Wikipédia, alors il a proposé « WikiTatafrik » comme une nouvelle idée. Il ne s’agit pas de concurrencer ou de copier Wikipédia, mais de proposer une solution différente, adaptée aux réalités africaines. Ce jeune Africain intelligent veut résoudre le problème du manque d’information et d’archives numériques pour la culture et l’histoire africaines. Le projet de Thierry a besoin du soutien de tous en Afrique, notamment des politiciens, des leaders culturels, des athlètes et des citoyens ordinaires, pour se réaliser.

Par : Arsène de Bangweni / Afrique Première Tv

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