La branche camerounaise du Réseau Afrique centrale des défenseurs des droits humains (Redhac) a annoncé mercredi 30 octobre qu’elle prenait deux mesures internationales pour exiger des enquêtes indépendantes sur la pratique de la torture au Cameroun. Ils ont envoyé des lettres à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et au rapporteur spécial des Nations unies sur la torture.

Le déclencheur de ces actions, selon le directeur exécutif de Redhac, basé à Douala, a été le cas de Longuè Longuè, un musicien exilé en Europe qui a récemment partagé sur les réseaux sociaux une vidéo montrant les abus qu’il a subis il y a cinq ans en 2019, prétendument par des membres de la Sécurité Militaire, dits « Sémil ». Le ministre camerounais de la Défense a annoncé l’ouverture d’une enquête sur ces allégations.
Maximilienne Ngo Mbe du Redhac estime que le gouvernement camerounais n’a pas montré une réelle volonté de lutter contre la torture pratiquée par les forces de défense et de sécurité. Elle souligne que les enquêtes précédentes n’ont pas donné de résultats, seuls les auteurs mineurs étant passibles de sanctions mineures, malgré la loi qui prévoit des peines sévères pour les actes de torture, comme dix ans de prison ou la réclusion à perpétuité.
« Nous n’avons jamais vu ici au Cameroun un bourreau condamné ne serait-ce qu’à cinq ans de prison ! » s’exclame-t-elle.
Nous ne faisons pas confiance aux paroles selon lesquelles une enquête a été ouverte : il n’y a pas d’actions concrètes, pas d’actes.
Interrogés mercredi, le gouvernement et la Commission nationale des droits de l’homme du Cameroun ont refusé de commenter cette initiative du Redhac. Pour rappel, le Cameroun sera confronté au Comité des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, en Suisse, à la mi-novembre.
Par : Vanessa Ndomè / Afrique Première Tv